mercredi 31 décembre 2008

Devoirs de vacances (Noël), 11

En photo : Fauteuil vert 60 par xk_liber

(Vous apprécierez cette version du fauteuil en velours vert !)

À faire en 2h30, sans dictionnaire

CONTINUIDAD DE LOS PARQUES

Había empezado a leer la novela unos días antes. La abandonó por negocios urgentes, volvió a abrirla cuando regresaba en tren a la finca; se dejaba interesar lentamente por la trama, por el dibujo de los personajes. Esa tarde, después de escribir una carta a su apoderado y discutir con el mayordomo una cuestión de aparcerías volvió al libro en la tranquilidad del estudio que miraba hacia el parque de los robles. Arrellanado en su sillón favorito de espaldas a la puerta que lo hubiera molestado como una irritante posibilidad de intrusiones, dejó que su mano izquierda acariciara una y otra vez el terciopelo verde y se puso a leer los últimos capítulos. Su memoria retenía sin esfuerzo los nombres y las imágenes de los protagonistas; la ilusión novelesca lo ganó casi en seguida. Gozaba del placer casi perverso de irse desgajando línea a línea de lo que lo rodeaba, y sentir a la vez que su cabeza descansaba cómodamente en el terciopelo del alto respaldo, que los cigarrillos seguían al alcance de la mano, que más allá de los ventanales danzaba el aire del atardecer bajo los robles. Palabra a palabra, absorbido por la sórdida disyuntiva de los héroes, dejándose ir hacia las imágenes que se concertaban y adquirían color y movimiento, fue testigo del último encuentro en la cabaña del monte. Primero entraba la mujer, recelosa; ahora llegaba el amante, lastimada la cara por el chicotazo de una rama. Admirablemente restallaba ella la sangre con sus besos, pero él rechazaba las caricias, no había venido para repetir las ceremonias de una pasión secreta, protegida por un mundo de hojas secas y senderos furtivos. El puñal se entibiaba contra su pecho, y debajo latía la libertad agazapada. Un diálogo anhelante corría por las páginas como un arroyo de serpientes, y se sentía que todo estaba decidido desde siempre. Hasta esas caricias que enredaban el cuerpo del amante como queriendo retenerlo y disuadirlo, dibujaban abominablemente la figura de otro cuerpo que era necesario destruir. Nada había sido olvidado: coartadas, azares, posibles errores. A partir de esa hora cada instante tenía su empleo minuciosamente atribuido. El doble repaso despiadado se interrumpía apenas para que una mano acariciara una mejilla. Empezaba a anochecer.
Sin mirarse ya, atados rígidamente a la tarea que los esperaba, se separaron en la puerta de la cabaña. Ella debía seguir por la senda que iba al norte. Desde la senda opuesta él se volvió un instante para verla correr con el pelo suelto. Corrió a su vez, parapetándose en los árboles y los setos, hasta distinguir en la bruma malva del crepúsculo la alameda que llevaba a la casa. Los perros no debían ladrar, y no ladraron. El mayordomo no estaría a esa hora, y no estaba. Subió los tres peldaños del porche y entró. Desde la sangre galopando en sus oídos le llegaban las palabras de la mujer: primero una sala azul, después una galería, una escalera alfombrada. En lo alto, dos puertas. Nadie en la primera habitación, nadie en la segunda. La puerta del salón, y entonces el puñal en la mano. la luz de los ventanales, el alto respaldo de un sillón de terciopelo verde, la cabeza del hombre en el sillón leyendo una novela.

Julio Cortázar

***

La traduction « officielle », Fin d'un jeu (1956), traduit de l'espagnol par C. et R. Caillois, Gallimard, 1963.

Continuité des parcs

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'abandonna à cause d'affaires urgentes et l'ouvrit de nouveau dans le train, en retournant à sa propriété. Il se laissait lentement intéresser par l'intrigue et le caractère des personnages. Ce soir-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoir et discuté avec l'intendant une question de métayage, il reprit sa lecture dans la tranquillité du studio, d'où la vue s'étendait sur le parc planté de chênes. Installé dans son fauteuil favori, le dos à la porte pour ne pas être gêné par une irritante possibilité de dérangements divers, il laissait sa main gauche caresser de temps en temps le velours vert. Il se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et l'apparence des héros. L'illusion romanesque le prit presque aussitôt. Il jouissait du plaisir presque pervers de s'éloigner petit à petit, ligne après ligne, de ce qui l'entourait, tout en demeurant conscient que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier élevé, que les cigarettes restaient à portée de sa main et qu'au -delà des grandes fenêtres le souffle du crépuscule semblait danser sous les chênes.
Phrase après phrase, absorbé par la sordide alternative où se débattaient les protagonistes, il se laissait prendre aux images qui s'organisaient et acquéraient progressivement couleur et vie. Il fut ainsi témoin de la dernière rencontre dans la cabane parmi la broussaille. La femme entra la première, méfiante. Puis vint l'homme le visage griffé par les épines d'une branche. Admirablement, elle étanchait de ses baisers le sang des égratignures. Lui, se dérobait aux caresses. Il n'était pas venu pour répéter le cérémonial d'une passion clandestine protégée par un monde de feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard devenait tiède au contact de sa poitrine. Dessous, au rythme du coeur, battait la liberté convoitée. Un dialogue haletant se déroulait au long des pages comme un fleuve de reptiles, et l'on sentait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu'à ces caresses qui enveloppaient le corps de l'amant comme pour le retenir et le dissuader, dessinaient abominablement les contours de l'autre corps, qu'il était nécessaire d'abattre. Rien n'avait été oublié : alibis, hasards, erreurs possibles. À partir de cette heure, chaque instant avait son usage minutieusement calculé. La double et implacable répétition était à peine interrompue le temps qu'une main frôle une joue. Il commençait à faire nuit.
Sans se regarder, étroitement liés à la tâche qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait suivre le sentier qui allait vers le nord. Sur le sentier opposé, il se retourna un instant pour la voir courir, les cheveux dénoués. À son tour, il se mit à courir, se courbant sous les arbres et les haies. À la fin, il distingua dans la brume mauve du crépuscule l'allée qui conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer et ils n'aboyèrent pas. À cette heure, l'intendant ne devait pas être là et il n'était pas là. Il monta les trois marches du perron et entra. À travers le sang qui bourdonnait dans ses oreilles, lui parvenaient encore les paroles de la femme. D'abord une salle bleue, puis un corridor, puis un escalier avec un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première pièce, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors, le poignard en main, les lumières des grandes baies, le dossier élevé du fauteuil de velours vert et, dépassant le fauteuil, la tête de l'homme en train de lire un roman.

***

Olivier nous propose sa traduction :

D’UN PARC L’AUTRE

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Des affaires urgentes l’obligèrent à l’abandonner et il en reprit la lecture alors qu’il regagnait en train la propriété; il se laissait charmer lentement par l’histoire, le profil des personnages . Cet après-midi-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoirs et discuté avec le majordome au sujet du service, il reprit le livre dans la tranquillité de son bureau qui s’ouvrait sur le parc de chênes. Confortablement installé dans son fauteuil favori, dos à la porte qui l’aurait gêné comme une irritante possibilité d’intrusions, il laissa sa main gauche caresser à plusieurs reprises le velours vert et commença la lecture des derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans efforts les noms et les images des protagonistes; l’illusion romanesque s’empara de lui presque aussitôt. Il jouissait du plaisir quasi pervers de se détacher petit à petit, ligne après ligne, de ce qui l’entourait, et de sentir, alors que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier, que les cigarettes étaient toujours à la portée de sa main, qu’au-delà des fenêtres le vent du soir dansait sous les chênes. Mot après mot, absorbé par les choix sordides des héros, se laissant gagner par les images qui convergeaient et acquéraient couleur et mouvement, il fut témoin de la dernière rencontre dans la cabane sur la colline. La femme entrait la première, méfiante; maintenant arrivait l’amant, le visage zébré par le coup de fouet d’une branche. Elle sang éclatait admirablement sous ses baisers, mais il repoussait ses caresses; il n’était pas venu pour céder encore au cérémonial d’une passion secrète, protégée par un monde de feuilles mortes et de sentiers furtifs. Le poignard était tiède contre sa poitrine, sous laquelle se blottissait la liberté palpitante. Un dialogue haletant dévalait les pages comme un torrent de serpents, et on devinait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu’aux caresses, qui se lovaient autour du corps de l’amant comme cherchant à le retenir et à le dissuader, dessinaient la silhouette abominable d’un autre corps qu’il fallait détruire. Rien n’avait été laissé au hasard: alibis, hasards, possibles erreurs. A partir de cette heure, l’emploi de chaque instant était minutieusement défini. La double révision sans merci s’interrompait à peine pour laisser une main caresser une joue. La nuit tombait.
Sans un regard maintenant, tout à la tâche qui les attendait, ils se séparèrent sur le seuil de la cabane. Elle devait suivre le sentier qui allait au nord. Depuis le sentier opposé, il se retourna quelques instants pour la voir courir, les cheveux au vent. Il se mit aussi à courir, se cachant derrière les arbres et les buissons, jusqu’à distinguer dans la brume mauve du crépuscule l’allée qui menait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et ils n’aboyèrent pas. Le majordome ne devait pas être là à cette heure-ci, et il n’était pas là. Il gravit les trois marches du perron et entra. Le sang qui battait ses tempes charriait les paroles de la femme: d’abord une salle bleue, puis une galerie, un escalier recouvert d’un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première pièce, personne dans la seconde. La porte du salon, et le poignard alors en main. La lumière des fenêtres, le haut dossier d’un fauteuil en velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil plongé dans un roman.

***

Aurélie Breuil nous propose sa traduction :

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il le délaissa pour des affaires urgentes, il l’ouvrit de nouveau lors de son retour en train à l’exploitation; il se laissait lentement intéresser par la trame, par la description des personnages. Cet après-midi-là, après avoir écrit une carte à son mandataire et discuté avec le majordome d’un problème de métayage, il reprit la lecture dans la tranquillité du bureau dont la vue donnait sur le parc de chênes. Se prélassant dans son fauteuil favori, dos à la porte qui l’aurait dérangé comme une irritable possibilité d’intrusions, laissa sa main gauche caresser plusieurs fois le velours vert et se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et les descriptions des protagonistes; l’illusion romanesque le gagna presque immédiatement. Il jouissait du plaisir presque pervers ligne après ligne de se laisser arracher à ce qui l’entourait, et sentir à la fois que sa tête se reposait commodément dans le velours du haut dossier, que les cigarettes étaient toujours à portée de main, et que derrière les fenêtres dansait l’air de l’après-midi sous les chênes. Mot à mot, absorbé par la sordide alternative des héros, se laissant emporter par images qui s’accordaient et prenaient couleur et mouvement, il fut témoin de la dernière rencontre dans la cabane de la montagne. D’abord, la femme entrait, méfiante; puis arrivait l’amant, le visage blessé par le coup de fouet donné par une branche.
Admirablement, elle arrêtait le sang avec ses baisers, mais lui, repoussait les caresses, il n’était pas venu pour répéter les cérémonies d’une passion secrète, protégée par un monde de feuilles mortes et de chemins à la dérobée. Le poignard tiédissait contre son torse, et dessous battait la liberté gagnée. Un dialogue haletant courrait sur les pages comme un ruisseau grouillant de serpents, et il sentait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu’à ces caresses qui entouraient le corps de l’amant comme si elles voulaient le retenir et le dissuader, elles dessinaient abominablement la forme d’un autre corps qu’il était nécessaire de détruire. Rien n’avait été oublié: alibis, hasard, erreurs possibles. A partir de cette heure-là chaque instant avait son emploi minutieusement attribué. La double révision impitoyable s’interrompait à peine pour qu’une main caressât une joue. La nuit commençait à tomber.
Ne se regardant plus, imperturbablement employés à la tâche qui leur incombait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait aller par le chemin qui allait vers le Nord. Depuis le chemin opposé, lui se retourna un instant pour la regarder courir les cheveux au vent. Il courra à son tour, se mettant à l’abri dans les arbres et dans les haies, jusqu’à ce qu’il distingue dans la brume mauve du crépuscule l’allée de peupliers qui menait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et ils n’aboyèrent pas. Le majordome n’y serait pas à cette heure-là, il n’était pas là. Il gravit les trois marches du porche et entra. A travers, les battements du sang galopant dans ses oreilles les paroles de la femme lui parvenaient: d’abord une pièce bleue, puis une galerie, un escalier tapissé. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors le poignard en main, la lumière filtrant par les fenêtres, le haut dossier d’un fauteuil en velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil en train de lire un roman.

***

Nathalie nous propose sa traduction :

Continuité des parcs

Il avait commencé à lire ce roman quelques jours plus tôt. Il l’abandonna pour cause d’affaires urgentes et l’ouvrit de nouveau dans le train qui le ramenait à sa propriété ; il se laissait lentement captiver par l’intrigue qui se nouait, les personnages qui s’animaient. Ce soir-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoir et discuté d’un problème de métayage avec l’intendant, il se replongea dans le livre, dans la tranquillité de son cabinet de travail qui donnait sur les chênes du parc. Confortablement installé dans son fauteuil préféré, le dos à la porte – elle aurait pu le gêner, possible source d’intrusions irritante – il laissa sa main gauche caresser à plusieurs reprises le velours vert et il commença à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort le nom et le portrait des protagonistes ; l’illusion romanesque s’empara de lui presque instantanément. Il jouissait du plaisir quasi pervers de se détacher, ligne après ligne, de ce qui l’entourait, tout en sentant que sa tête reposait commodément sur le velours du dossier élevé, que les cigarettes restaient à portée de sa main, et qu’au-delà des grandes fenêtres, l’air du soir dansait sous les chênes. Mot après mot, absorbé par la sordide alternative des deux héros, se laissant glisser vers les images qui s’organisaient et acquéraient couleur et mouvement, il fut témoin de la dernière rencontre dans la cabane située dans les bois. La femme entrait la première, méfiante ; puis, venait son amant, le visage égratigné par le coup de fouet d’une branche. Admirablement, elle étanchait le sang de ses baisers, mais il repoussait ses caresses : il n’était pas venu pour répéter le cérémonial d’une passion secrète, protégée par un monde feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard se réchauffait au contact de sa poitrine, et au-dessous, tapie, battait la liberté. Un dialogue haletant courait le long des pages tel un ruisseau de serpents et on sentait que tout était décidé depuis toujours. Même ces caresses qui enlaçaient le corps de l’amant comme pour le retenir et le dissuader, dessinaient, abominablement, la silhouette d’un autre corps qu’il fallait détruire. Rien n’avait été oublié : alibis, hasards, erreurs possibles. A partir de cette heure, chaque instant jouait un rôle minutieusement assigné. La double révision impitoyable s’interrompait à peine le temps qu’une main caressât une joue. La nuit commençait à tomber.
Sans se regarder maintenant, étroitement liés à la tache qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait suivre le sentier qui allait vers le nord. Sur le sentier opposé, il se retourna un instant pour la voir courir, les cheveux détachés. Il se mit à courir, lui aussi, en se dissimulant derrière les arbres et les haies jusqu’à ce qu’il pût distinguer, dans la brume mauve du crépuscule, l’allée qui conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer et ils n’aboyèrent pas. A cette heure, l’intendant ne devait pas être là et il n’était pas là. Il monta les trois marches du porche et entra. A travers le flot de sang qui galopait dans ses oreilles, il entendait les paroles de la femme : d’abord une salle bleue, puis une couloir, un escalier recouvert d’un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors, le poignard à la main, l’éclat des grandes fenêtres, le dossier élevé d’un fauteuil de velours vert, et dans le fauteuil, la tête de l’homme en train de lire un roman.

***

Brigitte nous propose sa traduction :

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il le délaissa pour des affaires urgentes et l’ouvrit à nouveau, lors de son retour en train à la propriété. Il se laissait prendre lentement par l’intrigue, par l’ébauche des personnages. Cet après-midi là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoir et traité un problème de métayage avec son intendant, il revint à son livre dans le calme de son bureau qui donnait sur le parc de chênes. Bien calé dans son fauteuil préféré, de dos à la porte qui représentait l’agaçante éventualité d’intrusions possibles, il laissa sa main caresser de temps à autre le velours vert et se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et les images des protagonistes ; l’illusion romanesque s’empara aussitôt de lui. Il jouissait du plaisir presque pervers de se détacher ligne après ligne de ce qui l’entourait, et de sentir en même temps que sa tête reposait confortablement sur le velours du haut dossier, que les cigarettes étaient toujours à portée de sa main, qu’au-delà des fenêtres le vent du soir dansait sous les chênes. Mot à mot, absorbé par le sombre dilemme des héros, se laissant entraîner vers les images qui se formaient et prenaient de couleur et mouvement, il fut le témoin de leur dernière rencontre dans la cabane.
D’abord, la femme entrait, inquiète ; à présent l’amant arrivait, le visage égratigné par une branche. D’une façon admirable, elle essuyait le sang de ses baisers, mais il repoussait ses caresses, il n’était pas venu répéter le rituel d’une passion secrète, dissimulé par un monde de feuilles sèches et de sentiers occultes. Le poignard se réchauffait contre sa poitrine, et dessous, battait la liberté aux aguets. Un dialogue palpitant défilait sur les pages comme un flot de serpents, et on sentait que tout était décidé depuis toujours. Même ces caresses enlassant le corps de l’amant comme si elles voulaient le retenir et le dissuader, ébauchaient d’une façon abominable la silhouette d’un autre corps qu’il fallait détruire. Rien n’avait été négligé : alibis, hasards, erreurs éventuelles. A partir de cet instant, chaque seconde avait un usage minutieusement prévu. La double répétition, impitoyable, s’interrompait à peine pour qu’une main caresse une joue. La nuit commençait à tomber.
Sans même un regard, profondément attelés à la tâche qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle, devait prendre le sentier qui menait vers le nord. Depuis le chemin opposé, lui, se retourna un instant pour la regarder courir, ses cheveux défaits flottant au vent. Il courut à son tour, à couvert sous les arbres et les taillis, jusqu’à ce qu’il aperçoive dans la brume mauve du crépuscule, l’allée qui conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et ils n’aboyèrent pas. L’intendant n’était sûrement pas là à cette heure-ci, et il n’était pas là. Il monta les trois marches du perron et entra. Par le sang qui battait contre ses tempes, les paroles de la femme lui parvenaient au galop : d’abord une pièce bleue, ensuite une galerie, un escalier recouvert d’un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, et là le poignard à la main. La lumière des fenêtres, le haut dossier d’un fauteuil de velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil, en train de lire un roman.

***

Vanessa nous propose sa traduction :

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l’abandonna pour cause d’affaires urgentes, il le rouvrit alors qu’il revenait en train à la propriété ; il se laissait séduire par l’intrigue, par le dessin des personnages. Cette après-midi, après avoir écrit une lettre à son bras droit et discuté avec son majordome d’une question de propriétés, il revint au livre dans la tranquillité du bureau qui donnait du parc des chênes. Blotti dans son fauteuil favori dos à la porte, laquelle l’aurait dérangé représentant une irritante possibilité d’intrusion ; il laissa que sa main gauche caressât maintes fois le velours vert et se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les prénoms et les images des protagonistes ; l’illusion romanesque le séduit presque immédiatement. Il profitait du désir presque pervers de se laisser se détacher ligne par ligne de ce qu’il l’entourait, et de sentir qu’en même temps que sa tête reposait douillettement sur le velours du haut dossier, que ses cigarettes étaient toujours à portée de main, qu’au-delà des grandes fenêtres l’air de la tombée de la nuit dansait sous les chênes. Mot à mot, absorbé par la sordide possibilité des héros, se laissant aller vers les images qui se concertait et acquérait couleur et mouvement, il fut témoin de la dernière rencontre dans la cabane de la montagne. Premièrement, entrait la femme ; méfiante ; maintenant arrivait l’amant, le visage marqué par la griffure d’une branche. Admirablement, elle fouettait le sang avec ses baisers, mais lui refusait ses caresses ; il n’était pas venu pour répéter les cérémonies d’une passion secrète, protégée par un monde de feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard tiédissait contre sa poitrine, et en dessous battait la liberté conquise. Un dialogue languissant courrait le long des pages tel un ruisseau de serpents, et ressentait que tout était décidé depuis toujours. Même ces caresses qui enveloppaient le corps de l’amant comme voulant le retenir et le dissuader, dominaient abominablement la figure d’un autre corps qu’il était nécessaire d’éliminer. Rien n’avait été oublier : alibis, hasards, erreurs possibles. A partir de cette heure-là, chaque instant avait un emploi minutieusement attribué. La double révision dépourvue de pitié s’interrompait à peine pour qu’une main caressât une joue. La nuit commençait à tomber.
Sans ni même se regarder, liés rigidement à la labeur qui les attendait, ils se séparèrent sur le seuil de la cabane. Elle devait aller par le chemin qui allait au nord. Depuis le chemin opposé, il se retourna un instant pour la voir courir avec les cheveux détachés. Il courut à son tour, se faufilant entre les arbres et les arbustes, jusqu’à ce qu’il distinguât, dans la brume mauve du crépuscule, le chemin qui le conduisait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et n’aboyèrent pas. Le majordome ne devrait pas être là à cette heure-ci, et il n’y était pas. Il monta les trois marches du porche et entra. Avec le sang qui galopait, à ses oreilles lui parvenaient les paroles de la femme : premièrement, une salle bleue, ensuite une galerie, un escalier avec un tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première pièce, personne dans la seconde. La porte du salon, et il avait alors le poignard dans les mains. La lumière des grandes fenêtres, le haut dossier d’un fauteuil en velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil lisant un roman.

***

Une autre propositon de traduction :

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. IL l’abandonna pour des affaires urgentes et il recommença à l’ouvrir quand il rentrait par le train à la propriété. Il se laissait intéresser lentement par la trame, par le caractère des personnages. Cet après-midi-là après avoir écrit une lettre à son mandataire et discuter avec le majordome sur une question du métayage, il se replongea dans le livre dans la tranquillité du studio qui donnait sur le parc des chênes. Installé dans son fauteuil préféré, de dos à la porte qui l’aurait dérangé comme une irritante possibilité d’intrusions, il laissa que sa main gauche caresse une fois puis une autre le velours vert, et il se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et les images des protagonistes ;l’illusion romanesque le gagna presque subitement. Il jouissait du plaisir presque pervers de se détacher de ce qui l’entourait, ligne après ligne, et sentir en même temps que sa tête reposait commodément sur le velours du haut dossier, que les cigarettes étaient toujours à portée de main, qu’au delà des baies vitrées dansait l’air de fin d’après-midi sous les chênes. Mot à mot, absorbé par la sordide alternative des héros, se laissant aller vers les images qui se concertaient et qui acquéraient couleur et mouvement, il fut le témoin de leur dernière rencontre dans la cabane de la montagne. D’abord la femme rentrait, craintive, c’était maintenant le tour de l’amant, le visage blessé par un coup de branche. Admirablement, elle claquait le sang avec ses baisers, mais lui repoussait ses caresses : il n’était pas venu pour répéter les cérémonies d’une passion secrète, protégés par un monde de feuilles sèches et de sentiers furtifs. Le poignard devenait tiède contre sa poitrine et dessous battait la liberté blottie. Un dialogue haletant courrait au fil des pages, comme un ruisseau de serpents, et l’on sentait que tout était décidé depuis toujours. Même ces caresses qui enlaçaient le corps de l’amant comme si elles désiraient le retenir et le dissuader, dessinaient abominablement la silhouette d’un autre corps qu’il était nécessaire de détruire. Rien n’avait été oublié : les alibis, les hasards, les erreurs possibles. A partir de cette heure-là chaque instant correspondait à une tâche minutieusement assignée. Cette double révision impitoyable était à peine interrompue par une main venant caresser une joue. La nuit commençait à tomber.
Sans plus se regarder, liés avec rigidité à la tache qui les attendait, ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait prendre le chemin qui allait vers le nord. Depuis le chemin opposé, il se retourna un instant pour la voir courir avec les cheveux détachés. Il se mit à courir à son tour, se mettant à l’abri contre les arbres et les haies, jusqu’à distinguer dans la brume mauve du crépuscule l’allée qui menait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et il n’aboyèrent pas. Le majordome n’était pas censé être là, et il n’y était pas. Il monta les trois marches du porche et il entra. Depuis le sang qui galopait dans ses oreilles lui parvenaient les mots de la femme : d’abord une salle bleue, après une galerie, un escalier recouvert de tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, et alors le poignard dans la main. La lumière des baies vitrées, le haut dossier d’un fauteuil en velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil en train de lire un roman.

***

Odile nous propose sa traduction :


Continuité des parcs

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant. Il l'avait abandonné pour cause d'affaires urgentes et le rouvrit alors qu'il revenait, en train, vers la propriété; il se laissait lentement intéresser par l'histoire, par la caractérisation des personnages. Cette après-midi-là, après avoir écrit une lettre à son fondé de pouvoir et discuté avec le majordome d'un problème de métayage, il revint au livre, dans la tranquillité du bureau qui donnait sur le parc de chênes. Bien installé dans son fauteuil préféré, de dos à la porte qui l'aurait dérangé comme une irritante possibilité d'ntrusions, il laissa sa main gauche caresser encore et encore le velours vert et se mit à lire les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et les descriptions des protagonistes, l'illusion romanesque le gagna presque aussitôt. Il jouissait du plaisir presque pervers de se détacher, ligne après ligne, de ce qui l'entourait, de sentir en même temps que sa tête reposait commodément sur le velours du haut dossier, de savoir les cigarettes à portée de main, et, qu'au-delà des baies vitrées l'air de la fin d'après -midi dansait sous les chênes. Mot après mot, absorbé par le sordide dilemme des héros, se laissant entraîner vers les scènes qui s'ordonnaient et acquéraient couleur et mouvement, il fut le témoin de l'ultime rencontre dans la cabane de la montagne. D'abord, entrait la femme, méfiante; maintenant l'amant arrivait, le visage meurtri par le fouet d'une branche. De manière admirable, elle étanchait le sang par ses baisers, mais il repoussait les caresses, il n'était pas venu pour répéter les rituels d'une passion secrète, protégée par un monde de feuilles sèches et de sentiers cachés. Le poignard tiédissait contre son torse et, dessous, blottie, battait la liberté. Un dialogue haletant courait à travers les pages comme un ruisseau de serpents et l'on devinait que tout était décidé depuis toujours. Même ces caresses, qui enveloppaient le corps de l'amant comme pour le retenir et le dissuader, dessinaient abominablement la silhouette d'un autre corps qu'il était nécessaire de détruire. Rien n'avait été oublié: alibis, aléas, possibles erreurs. A partir de cette heure-là chaque instant avait un emploi minutieusement attribué. La double révision cruelle s'interrompait à peine afin qu'une main caresse une joue. La nuit commençait à tomber. Sans plus se regarder, rigidement liés à la tache qui les attendait, ils se séparèrent sur la porte de la cabane. Elle devait partir par le sentier qui allait vers le nord. Depuis le sentier opposé, il se retourna un instant pour la regarder courir, les cheveux défaits. Il courut lui aussi, se dissimulant parmi les arbres et les buissons, jusqu'à distinguer dans la brume mauve du crépuscule l'allée de peupliers qui menait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer et ils n'aboyèrent pas. Le majordome ne serait pas présent à cette heure et il n'était pas là. Il monta les trois marches du porche et entra. Du sang battant à ses oreilles lui arrivaient les paroles de la femme : tout d'abord une pièce bleue, puis un couloir, un escalier à tapis. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, et à ce moment-là le poignard à la main, la lumière des baies vitrées, le haut dossier d'un fauteuil de velours vert, la tête de l'homme dans le fauteuil, lisant un roman.

2 commentaires:

Tradabordo a dit…

Pour Aurélie de la part de Caroline.

Commentaires sur la traduction d'aujourd'hui :

Il avait commencé à lire le roman quelques jours auparavant [je sais que ce serait une vraie transgression, mais est-ce qu’on ne devrait pas complètement bouleverser la phrase pour mettre l’accent sur l’importance du roman… ? Voici ce que je vous propose, en attendant votre avis avec curiosité : « Ce roman, il avait commencé à le lire quelques jours auparavant »]. Il le délaissa [est-ce qu’on ne devrait pas continuer avec le plus-que-parfait ?] pour [à cause ?] des affaires urgentes, [et] il l’ouvrit de nouveau lors de son retour en train à l’exploitation [je pense qu’il y a une meilleure traduction. Cela dit « finca » fait partie de cette série de mots dont je viens à me demander s’il n’est pas illégitime de chercher une traduction. Traduiriez-vous ranch ? Le Français lambda ignore-t-il totalement le mot ? Je ne sais pas trop. Qu’en pensez-vous ?] ; il se laissait lentement intéresser [sans doute existe-t-il un verbe plus en accord avec le contexte] par la trame, par la description des personnages. Cet après-midi-là, après avoir écrit une carte [attention le jour du concours aux glissements vers les hispanismes. Carta = lettre] à son mandataire et discuté avec le majordome [je sais que le mot espagnol est « mayordomo » mais étant donné le sujet qu’ils abordent ensemble, qui n’est pas domestique, je me demande si « régisseur » ne serait pas mieux] d’un problème [dans la mesure du possible, évitez ce mot dans des textes un peu littéraires] de métayage, il reprit la [SA] lecture [ici on pourrait peut-être mettre une virgule] dans la tranquillité du [de SON] bureau dont la vue donnait [ça n’est pas la vue qui donne sur… reprenez la construction] sur le parc de[S] chênes. Se prélassant [FS] dans son fauteuil favori, dos à la porte qui l’aurait dérangé comme une irritable possibilité d’intrusions, [IL ; attention aux oublis de mots… Relisez-vous bien le jour du concours] laissa sa main gauche caresser plusieurs fois [FS] le velours vert et se mit à lire [lança dans la lecture des] les derniers chapitres. Sa mémoire retenait sans effort les noms et les descriptions des protagonistes ; l’illusion romanesque [je pense que la traduction littérale n’est pas très bonne… J’avoue ne pas avoir de solution arrêtée, mais je pense qu’il faut qu’on trouve autre chose] le gagna [plutôt la voix passive ?] presque immédiatement. Il jouissait du plaisir presque pervers ligne après ligne [ce changement n’est pas légitime et ne traduit pas exactement le texte] de se laisser arracher [ça n’est pas très adapté…] à ce qui l’entourait, et sentir à la fois que sa tête se reposait commodément [md] dans [md] le velours du haut dossier, que les cigarettes étaient toujours à portée de main, et que derrière les fenêtres dansait l’air de l’après-midi sous les chênes [petite amélioration syntaxique à apporter]. Mot à mot [ ? Vous ne pouvez pas vous contenter d’une traduction littérale. N’oubliez pas la consigne : dès que ça n’est plus directement et facilment compréhensible en français, je dois changer], absorbé par la sordide alternative des héros [sens ?], se laissant emporter par [omission] images qui s’accordaient [md voire FS] et prenaient couleur et mouvement [les deux « et » créent une confusion], il fut témoin de la dernière rencontre dans la cabane de la montagne. D’abord, la femme entrait [encore un problème de syntaxe. Il faut vraiment que vous preniez davantage de le texte en charge. C’est un traduction, avec tout ce que cela implique !], méfiante ; puis arrivait l’amant, le visage blessé par le coup de fouet donné par une branche [formulation pas assez dynamique].
Admirablement [on ne pourrait pas trouver mieux ?], elle arrêtait le sang avec ses baisers, mais lui, repoussait les [SES] caresses, [là, je mettrais un « ; »] il n’était pas venu pour répéter les cérémonies [Très mal dit] d’une passion secrète, protégée par un monde de feuilles mortes et de chemins à la dérobée [le lecteur français ne va pas comprendre]. Le poignard tiédissait [md] contre son torse, et dessous battait la liberté gagnée [gros FS parce que ça n’est pas logique avec ce moment du déroulement de l’intrigue]. Un dialogue haletant courrait [orthographe] sur les pages comme un ruisseau grouillant [dommage d’avoir ajouté de « grouillant » ; l’image avait d’autant plus de force qu’elle était synthétique] de serpents, et il sentait que tout était décidé depuis toujours. Jusqu’à ces caresses qui entouraient le corps de l’amant comme si elles voulaient le retenir et le dissuader, elles dessinaient abominablement la forme d’un autre corps qu’il était nécessaire de détruire. Rien n’avait été oublié : alibis, hasard, erreurs possibles. A partir de cette heure-là [virgule] chaque instant avait son emploi minutieusement attribué [très mal dit]. La double révision impitoyable [très mal dit] s’interrompait à peine pour qu’une main caressât une joue [c’est une traduction trop statique… c’est-à-dire que vous ne reproduisez pas le « dramatisme » et le « rythme » de la scène]. La nuit commençait à tomber.
Ne se regardant plus [md], imperturbablement employés [très mal dit] à la tâche qui leur incombait [très mal dit], ils se séparèrent à la porte de la cabane. Elle devait aller [md] par le chemin qui allait vers le Nord. Depuis le chemin opposé, lui se retourna un instant pour la regarder courir [virgule] les cheveux au vent. Il courra [GRAMMAIRE ! Attention aux révision du Bescherelle] à son tour, se mettant à l’abri [pas tout à ait cela ; il ne tente pas de se protéger mais fait en sorte de ne pas être vu] dans les arbres et dans les haies, jusqu’à ce qu’il distingue [virgule ]dans la brume mauve du crépuscule [virgule] l’allée de peupliers qui menait à la maison. Les chiens ne devaient pas aboyer, et [supprimer le « et » qui casse le rythme binaire cette phrase] ils n’aboyèrent pas. Le majordome n’y serait [formulation un peu populaire ou trop oral] pas à cette heure-là, il n’était pas là. Il gravit les trois marches du porche et entra. A travers, [pourquoi cette virgule ?] les battements du sang galopant dans ses oreilles les paroles de la femme lui parvenaient : d’abord une pièce bleue, puis une galerie, un escalier tapissé [est-ce qu’on ne risque pas la confusion ?]. En haut, deux portes. Personne dans la première chambre, personne dans la seconde. La porte du salon, [ici, je mettrais un point pour faire monter le suspens] et alors le poignard en main [md], [de nouveau un point ; cela s’accélère] la lumière filtrant par les fenêtres, le haut dossier d’un fauteuil en velours vert, la tête de l’homme dans le fauteuil [virgule] en train de lire un roman.

Anonyme a dit…

Bonjour,
On étudie ce texte en classe et la traduction du mot" malva" est verdâtre et non" mauve"......de plus je voulais savoir s'il n'y avait pas un jeu de mots avec" parquas" =les parques qui sont censées couper :"cortar"..cortazar....? Cela me paraît bien suspect!