samedi 30 avril 2011

Et si nous commencions à nous intéresser à la traduction théâtrale ?

Un petit texte en guise de base de réflexion :

« Traduire pour la scène / quelques bons conseils »
, par Aline Botteman, traductrice

Réfléchissons avec les Licence 3

Bordeaux 3 ayant largement misé sur la traduction pour offrir des débouchés professionnels rapides aux étudiants, il y a depuis depuis plusieurs années un parcours de spécialité dès la Licence 3, qui se poursuit en Master 1 et, pour ceux qui décident de continuer, en Master 2, avec notre formation professionnelle.
Au niveau de la Licence 3, l'enseignement est divisé en 4 blocs :
Premier semestre :
initiation aux outils informatiques d'assistance à la traduction
initiation à l'interprétariat,

Second semestre :
CM / + pratique de la version classique
CM / + pratique de la version moderne…

J'assure, avec ma collègue Ghislaine Fournès, les enseignements du second semestre.
Voici le sujet qui a été donné hier aux étudiants inscrits au régime des dispensés :

En vous appuyant sur la citation suivante, dites quelle fut la pratique de la traduction en France au Moyen Âge :

« Toute traduction est une translation, c'est-à-dire un changement d'environnement, que ce dernier soit national, social, politique, historique, linguistique ou ecclésial. Un texte et ses traduction peuvent devenir objet d'utilisations polémiques : se constituer en humaniste une bibliothèque de traductions peut aussi servir un dessin politique »

J. Jenkins, The Medieval Translator. Traduire au Moyen Age

Ça vous inspire, j'imagine…

Question lexicale

Trouvez donc le sens de cette expression cubaine :

"ME SAQUE LA RIFA DEL GUANAJO"

Résultats du sondage…

… « Jugez-vous légitime qu'un traducteur dédicace sa traduction »

Sur 48 votants, nous obtenons les résultats suivants :

Oui = 32 voix (66%)
Non = 16 voix (33%)

J'avoue que je n'attendais pas un tel écart. D'ailleurs, je ne savais pas du tout dans quel sens les votes pencheraient. Le sujet me laissant dubitative, après y avoir pensé et repensé, avoir pesé et pesé à nouveau les arguments. Curieusement, je me rends compte que j'ai oublié ce que j'ai voté… sans doute parce que la question est effectivement délicate et qu'il y a de quoi être partagé. Mais vous, vous avez voté « oui » ou « non » sans hésitation ? Il faudrait presque faire un sondage pour évaluer votre clic : votre main a-t-elle tremblé au moment de presser sur le cou de la souris ? Car tout de même, si en tant que traducteur, on est indéniablement l'auteur de la voix française qui porte l'histoire jusqu'à nous… (oui, considérer qu'il y a légitimité à signer une traduction suppose qu'on admet une certaine forme d'auctorialité), on n'est pas l'inventeur de cette voix au départ, nous n'avons joué aucun rôle dans son émergence, dans ses premiers balbutiements, dans ses ratés, quand ses ailes se sont finalement déployées, etc., pas plus que de l'histoire qu'elle raconte, des personnages qu'elle décrit, qu'elle accompagne et dont elle décide le destin… Bref, il nous reste bien peu. En ce sens avons-nous réellement une place dans la paternité ou maternité de l'œuvre ? Que je suis partagée !

Les traducteurs automatiques qui « gâchent » la fête du concours de l'Eurovision

http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/0,1518,759494,00.html

Un peu de lexique

Dans le cadre du cours de Jean-Marc Buiguès (références culturelles de l'Espagne / traduction des essais), les apprentis traducteurs avaient à réaliser des recherches lexicales bien précises afin d'établir des fiches… On ne classera jamais assez nos connaissances !
Voici le résultat du travail d'Auréba.
De nouveau, je la remercie d'enrichir notre base de données.

Histoires de tenues vestimentaires dans les expressions espagnoles et françaises

Parce que le vêtement véhicule des choses, comme par exemple le rang social ou la profession, nous pouvons comprendre qu’il existe des expressions dans lesquelles sont cités des éléments de tenues vestimentaires, mais à prendre aujourd’hui dans leur sens figuré. Ces expressions sont porteuses de mémoire, car elles cachent souvent des anecdotes à caractère historique auxquelles nous ne faisons pas souvent attention.
Voici les 5 expressions espagnoles commentées ci-dessous :
•gente de alto copete
•Ir de punta en blanco
•Ir de picos pardos
•Colgar los hábitos
•Colgarle a alguien el sambenito

Gente de alto copete
SIGNIFICATION DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE :
Personnes d’un haut rang social, importantes socialement. De distinction.
ORIGINE DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE :
La huppe (copete, abubilla) est un oiseau portant une touffe érectile de plumes rousses tachées de noir à l’extrémité. Par extension (vers le XIVème siècle): touffe de plumes érectiles que portent certains oiseaux sur la tête. Le terme copete (houppe et huppe en français) est, en espagnol, dans l’une de ses acceptions, le panache de plumes de quelques oiseaux, (comme le paon ou la huppe), ont sur la tête.
Par extension, le copete était le panache de plumes qui ornait autrefois les chapeaux des dames et des hommes galants des hautes classes sociales. Plus les plumes étaient hautes et abondantes, plus ils étaient de haute lignée.
Pour la même raison, on appela aussi copete la coiffure haute des dames de l’aristocratie, spécialement pendant les XVIe et XVIIe siècles.
TRADUCTION FRANÇAISE :
Des gens « huppés ».
Il y a la même comparaison avec l’oiseau aux plumes érigées sur la tête. Quelle langue a copié l’autre ?...

Vestirse/ir/estar/ponerse de punta en blanco
SIGNIFICATION :
Être habillé de façon élégante. Etre habillé avec beaucoup de soin
ORIGINE DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE:
L’expression vient de l’ancienne phrase Ir armado de punta en blanco, qui, parmi les chevaliers médiévaux qui allaient entrer en bataille ou en tournoi, signifiait être habillé de toutes les pièces de l’armure et en tenant le bouclier et la lance ou l’épée avec la pointe nue, (« en blanco »)
TRADUCTION FRANÇAISE :
Être tiré à quatre épingles
ORIGINE DE L’EXPRESSION FRANÇAISE :
Jadis, les femmes portaient un fichu qui était fixé par quatre épingles, afin qu’il tînt correctement ; on a retrouvé un règlement du XVe siècle demandant aux pèlerins de passage de donner quatre épingles pour attacher le corset des hommes et les chapeaux à fleurs des femmes.
Il fallait quatre épingles que l’on fixait aux quatre coins d’une pièce d’étoffe, si l’on voulait qu’elle soit correctement tendue, et le tailleur qui essaye un costume ajuste encore de nos jours ses tissus avec des épingles.

Ir/irse/andar(se) de picos pardos
SIGNIFICATION :
Faire la noce. Sortir en cherchant de la distraction, souvent entre personnes des deux sexes.
ORIGINE DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE :
Autrefois, et encore aujourd’hui dans certains cas, cela voulait dire aller voir des prostituées parce que ces femmes étaient obligées par la loi à porter des pourpoints, des capes, des tuniques et des jupes finies par des pointes (picos) aux couleurs sombres ou grises. C’est ce que l’on a pu lire dans une ordonnance du temps de Philippe II, basée sur d’autres dispositions plus anciennes. Étant considérées comme « malpropres », leur tenue vestimentaire les distinguait des femmes dites « honnêtes » Il existe une expression synonymique : « ir de pingo. ». Le mot espagnol pingo (frusques, nippes) fait référence à ces obligations vestimentaires des prostituées de l’époque. Une hypothèse serait que des étudiants du siècle d’or avaient pour habitude d’aller en groupe voir des prostituées, d’où l’idée de sortir se divertir.
TRADUCTION FRANÇAISE :
Courir la prétentaine
ORIGINE DE L’EXPRESSION FRANÇAISE :
C’est une expression qui, comme une autre expression synonyme, Courir le guilledou, date des années 1600. Prétentaine est d’origine obscure. Certains la font dériver de la prétintaille, colifichets que les Normandes portaient sur leur costume de fête.
On se demande si c’était pour signaler qu’elles étaient à la recherche d’un « prétendant » comme d’autres le faisaient avec les pointes de leur bonnet, une coutume encore en vigueur aux Antilles. L’expression s’appliquerait dans ce cas plus aux hommes à la recherche d’une fille à marier, d’une prétentaine. Prétintaille était aussi en Normandie le nom du collier de cheval à grelots qu’on lui attachait pour se faire remarquer.

Colgar los hábitos/la sotana.
SIGNIFICATION :
Abandonner la vie ecclésiastique
ORIGINE DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE
L’expression a sûrement beaucoup à voir avec la cérémonie durant laquelle les gladiateurs qui gagnaient leur liberté dans l’ancienne Rome accrochaient définitivement leurs armes dans le temple d’Hercule, en signe de reconnaissance et d’abandon d’une vie aussi difficile et risquée.
Il y a en outre d’autres expressions, dont l’origine a un rapport avec cette cérémonie, qui signifient « se retirer d’une activité ». Le boxeur, par exemple, « raccroche les gants » (cuelga los guantes). Il semblerait que l’expression Colgar las botas puisse faire référence à l’abandon de n’importe quelle activité.
TRADUCTION FRANÇAISE :
Jeter le froc aux orties
ORIGINE DE L’EXPRESSION FRANÇAISE :
Le froc, partie supérieure, puis totalité de l’habit monacal, désigne métonymiquement l’état monastique.
Le mot orties, en plus de végétaux, désigne aussi depuis le XVIe siècle l’ensemble des pointes de fer garnissant le sommet d’une grille, d’une clôture, qui en l’occurrence, pourrait bien être celle du couvent.

Colgarle a alguien el sambenito
SIGNIFICATION DE l’EXPRESSION ESPAGNOLE :
Accuser quelqu’un injustement pour une mauvaise action, sans prendre en considération ses vertus.
ORIGINE DE L’EXPRESSION ESPAGNOLE :
Le sambenito était l’espèce de chasuble ou de grand scapulaire que mettait l’Inquisition aux condamnés pour que ces derniers fassent pénitence, parfois à vie, pour la raillerie publique et pour avertir le peuple que ces personnes étaient condamnées par le Saint Office. Le sambenito – nom qui dérive de la déformation de saco bendito, en allusion aux habits bénis taillés dans des étoffes grossières de serpillères, de sacs, des anciens pénitents – était accompagné d’une cagoule voyante et était souvent d’une couleur jaunâtre, avec des croix rouges de Saint-André et des allégories infernales peintes. Les condamnés à la peine capitale, c'est-à-dire, au bûcher (sorcières, juifs, hérétiques et renégats), portaient un sambenito complètement noir. On appelait aussi sambenito la liste de condamnés que l’on exposait au public dans les églises. C’est l’explication la plus acceptée, bien que celle du grand historien Américo Castro (1885-1972), qui soutenait que sambenito était le nom que l’on donnait au grand scapulaire que les moines bénédictins portaient l’habit, qui allait d’une épaule à l’autre et tombait jusqu’aux genoux, semble plus logique
VERSION FRANÇAISE :
Faire porter le chapeau à quelqu’un
SIGNIFICATION DE l’EXPRESSION FRANÇAISE :
Mettre un chapeau sur la tête de quelqu’un signifie : nuire à sa réputation, au moins depuis le XVIIème, et au XVIème siècle, le chapeau se dit seul, pour la réputation (le chapeau, c’est ce que l’on voit, l’apparence, qui cache la réalité de la tête).
ORIGINE DE l’EXPRESSION FRANÇAISE :
En ancien provençal, on disait : portar mal capel pour « avoir mauvaise réputation ». À ce sens transparent ont dû s’ajouter en argot moderne les valeurs symboliques que décèlent des expressions comme « se mettre le chapeau. »

BIBLIOGRAPHIE
Alberto Buitrago, Diccionario de dichos y frases hechas, Pozuelo de Alarcón (Madrid), Espasa, 2009, p. 105,176, 195, 367
Fernande Ruiz Quemoun, Expresiones idiomáticas (Español-Francés/Francés-español), vAlicanteille, Universidad de Alicante, 2000, p. 15, 26

Bernard C.Gallet, de Du coq à l’âne, L’Étymo-jolie 2 : Origines surprenantes des expressions de tous les jours, Paris, Tallandier, 1995, p.219.

Gilles Henry, Dictionnaire des expressions nées de l’histoire, Paris, Tallandier, 1992, p. 137, 142,
Dictionnaires consultés :
Le Petit Robert 2011
Le Larousse bilingue Espagnol/Français 2007

vendredi 29 avril 2011

Excellente nouvelle…

L'exercice d'écriture à 16 mains devient un exercice d'écriture à 18 mains… J'ai pensé que vous seriez contents de voir s'intercaler un chapitre écrit par la légendaire Laëtitia Sworzil et je lui ai donc proposé de participer. Elle a accepté, bien sûr, et sortira de sa tranchée rien que pour vous. Il faudra par conséquent penser à l'inclure dans notre aventure à un moment ou à un autre. Ne doutez pas qu'elle donnera du nerf et de l'humour à tout cela…

Exercice d'écriture à 16 mains, chapitre 3 – par Stéphanie Maze

Une précision s'impose avant d'ouvrir le troisième chapitre de notre histoire de traducteur écrite à 16 mains (promo Claude Bleton + Caroline Lepage).

Dans son mail, Stéphanie me signale en effet « J'imagine bien pourquoi tu m'as confrontée à l'ordre et à la méthode, tu verras que j'ai contourné la chose » et conclut « Et je passe le flambeau à Perrine, à qui l'ordre et la méthode conviendront mieux - peut-être même me donnera-t-elle la clé du mystère ! ».

Ma chère Perrine, te voici donc à la tête de l’ordre et de la méthode, car avant après les battements d’ailes passionnés du crayon mazien, il nous faut revenir à cette citation mystérieuse et décider qu’en faire.

À toi !

Pour plus de clarté, j’opte pour les couleurs pour distinguer les différentes couches d’écriture

Noir : Caroline

Blanc : Olivier

Vert : Stéphanie


Le traducteur s'assit à son bureau et ouvrit l'enveloppe jaune : un gros et beau volume rouge et bleu de 576 pages… Il le tourna et retourna pour le soupeser (« Belle bête ») et peut-être commencer à l'apprivoiser (tel un certain chat d'un certain roman espagnol, celui-ci avait à l'évidence "un lomo servicial", très prometteur pour celui qui se décrivait souvent comme un dompteur de textes). Les engrenages de son « cerveau espagnol-français » étaient déjà en mouvement, encore un peu rouillés mais parfaitement réglés par des années d'expérience dans le métier.

Les dictionnaires qui peuplaient sa masse grise – bilingues, uilingues et autres comparses –, émoustillés à l'idée d'être de nouveau feuilletés, faisaient frétiller leurs pages jaunies dans une déconcertante symphonie de papier. Son moi lecteur, lui se dressait, prêt à affronter, dans un duel qu'il imaginait amical, le monstre de liber aux habits azur et magenta.

À voir le livre sous ses yeux, il se remémora les nombreux doutes qui l'avaient assailli quand son éditeur lui avait proposé le travail.

Oui, il ressentait l'envie d'accomplir la difficile, mais ô combien palpitante, mission de passer un texte d'une langue à l'autre. Oui, il désirait se replonger des heures, des jours, des semaines durant dans un texte, le déchiffrer pleinement et lui ôter ses habits de lumière. Oui, il aspirait à lutter, une nouvelle fois, dans un combat à armes égales, contre ses deux adversaires de toujours : Compréhension et Restitution.

Mais, le traducteur vétéran qu'il était, avait-il encore les armes qu'il fallait : cette persévérance sans limite, cette fidélité à toute épreuve, cette curiosité de tous les instants ?

Il en avait fait le pari et voilà qu'il tenait, entre ses mains, l'objet de toutes ses appréhensions et de toutes ses hâtes. Un bien bel objet au titre des plus évocateurs : « Cinco maneras de comerse un gato ». Décidément, la référence féline que son cerveau lui avait soufflée était des plus appropriées. Ce chat en question, il allait devoir, lui aussi, le croquer, le mastiquer, le digérer et l'expulser, en version française, de la meilleure façon qu'il soit. Indigeste, assurément, impossible, nullement !

L'étrangeté de ce premier contact, à la fois sensuel et carnassier, bien loin de le dégoûter, ne fit que renforcer son solide appétit. Il attrapa la couverture qui tapissait le corps du félin et se décida à parcourir les milliers de lignes que les pattes de l'auteur avaient noircies. Le moment était arrivé d'entrer dans cette jungle, de se familiariser avec les bruits singuliers qu'on y entendait, d'habituer ses yeux à cette lumière entre chien et loup et, surtout, de faire confiance à son instinct de traducteur. Son crayon à papier, en guise de machette, à la main droite, son fouet lové à la boucle de sa ceinture et une gourde pleine de café dans une des poches de son pantalon, il franchit le seuil du livre qui lui faisait face, prêt à dompter la bête sauvage.

Il franchit sans ambages le cap de la couverture, de la page de garde, de la page de titre et buta sur un bel obstacle : une longue citation en exergue, avec des guillemets certes, mais sans mention du moindre auteur (« Oh bon sang, ce qu'ils sont agaçants quand ils font ça ! »). Et qu'est-ce que ça disait, en plus ?

« Sí: había alguien en la casa en quien podría reencarnarse: ¡en el gato! Vaciló luego. Era difícil resignarse a vivir dentro de un animal. Tendría una piel suave, blanca, y habría en sus músculos concentrada una gran energía para el salto. En la noche sentiría brillar sus ojos en la sombra como dos brasas verdes. Y tendría unos dientes blancos, agudos, para sonreírle a su madre desde su corazón felino con una ancha y buena sonrisa animal. ¡Pero no...! No podía ser. Se imaginó de pronto metida dentro del cuerpo del gato, recorriendo otra vez los pasadizos de la casa, manejando cuatro patas incómodas y aquella cola se movería suelta, sin ritmo, ajena a su voluntad. ¿Cómo sería la vida desde esos ojos verdes y luminosos? En la noche se iría a maullarle al cielo para que no derramara su cemento enlunado sobre el rostro de “el niño” que estaría bocarriba bebiéndose el rocío. Tal vez en su situación de gato también sienta miedo. Y tal vez, al fin de todo no podría comerse la naranja con esa boca carnívora. Un frío venido de allí mismo, nacido en la propia raíz de su espíritu tembló en su recuerdo. No. No era posible encarnarse en el gato. »

(« Drôle d'idée ! ») Bon… Il allait falloir procéder avec ordre et méthode.

Il porta la main à sa poche, afin d'extraire la gourde et avala une gorgée de café comme pour se donner du courage.

À quand remontait la dernière fois qu'il avait été effrayé par un texte ? L'avait-il jamais été ? Non, tout au plus, il avait éprouvé de l'appréhension. Il ne pouvait pas se laisser tyranniser par la crainte, au contraire, il se devait d'être conquérant. Conquérir le sens, la musique, le style... Prendre le texte à bras le corps, sonder les mots, s'en emparer, les disséquer, lire les espaces, les dits et les non-dits. Il s'arma de son crayon, son acolyte – fidèle devant l'Éternel –, celui qui avait accompagné ses premiers pas, qui avait subi son acharnement, sa persévérance, ses doutes aussi, dont il gardait des séquelles, pauvre petit bout rongé. Il le voyait à présent danser, comme possédé, esquissant toutes sortes de signes, sa propre langue ; des traits, des bulles, des notes griffonnées se dessinaient sur le papier, se mêlaient aux mots de l'auteur. Ils jouaient maintenant de concert. Lui l'écoutait, attentif, déchiffrant la partition, essayant de pénétrer les arcanes de la « bête ». L'ordre et la méthode semblaient avoir été recalés au second plan. Une fois encore, il était entré en transe, s'était laissé guider par l'engouement de la première lecture, par ce désir irrépressible de vouloir tout comprendre. Désir qu'il savait impossible à assouvir. À plus forte raison, lorsqu'il était question de réincarnation, qui plus est en chat ! Décidément, l'imagination des auteurs l'intriguerait toujours. Mais, peu importe, sa fougue était là qui le dominait. À mesure que faiblissait la cadence du crayon, il sentait l'ordre et la méthode sortir de leur torpeur.

Test traduction automatique, 2

Et voyons ce que cela donne avec le texte d'Elvira Lindo que vous aviez à rendre cette semaine.

Ceci est seulement le principe

Ici suis autre fois. Suis Manolito, ce dernier d'un livre qui est appelé Manolito Gafotas. Il y a des oncles qu'on pense qu'ils savent tout sur ma vie pour avoir lu ce livre. Il y a des oncles dans la Planète Terre qui sont créés très prêts. Dit mon grand-père Nicolás qu'avec ma vie on pourrait remplir des encyclopédies ; et ne le dit pas parce qu'il est mon grand-père, il le dit parce qu'il est certain. Durant les huit années que je vis dans la boule du monde (du monde mondial) mo'ils sont passés tant de choses qu'il ne se donnerait pas du temps à les compter durant les prochaines 92 années ; et je dis 92 parce que, s'il pouvait choisir, je m'aimerais mourir moi par cent ans ; il est qu'être mort avant cela n'en vaut pas la peine. Il l'est ce que je lui dis grand-père.
- Être mort à aux quatre-vingt-sept non mola, grand-père ; tu te meurs par cent ans et es comme un roi, avec deux ceros comme cathédrales.
Je ne peux pas comprendre à ces personnes tellement importantes qu'ils sont mis à écrire leurs mémoires quand ils seront vieux et seulement il les sale un livre de 357 pages. Je te dis une chose : j'ai seulement huit années et, là, dans 357 pages, ma vie ne m'entre pas. Donc je doive écrire des livres et livres et livres pour que tu t'informes de la vérité de ma vie : Manolito on achète un chándal, l'Imbécil a nom, les blagues de Manolito, Manolito à New York. Bon, ce dernier est de science fiction, parce que j'à New York ne vais jamais être ; c'est une tradition qui il y doit dans ma famille, celle ne pas aller jamais à New York ; elle est presque tellement ancienne comme celle de manger douze raisins en Vieille Nuit ou danser la conga dans les festivités de Carabanchel. Jusqu'à où je peux savoir de mes ancêtres aucun il est allé à New York, et ne crois pas que j'aille être le d'abord, parce que durant mes huit années de vie dans cette Planète je n'ai pas été le premier dans rien ; pregúntaselo Prise en charge située, qui m'a définie en finissant le cours comme « l'enfant classique du tas ». Mais je ne veux pas adelantarte la fin du livre, je ne vais pas être comme l'Orejones, qu'on va trois jours avant que toi à voir un film pour contarte la fin et reventártela. C'est une tolérance typique de mon grand ami (bien que c'est un porc traître).
Dans ce livre viennent certaines des aventures qui me sont passée dans les derniers mois, et sont tant, tant, les choses que me se produisent tous les jours que m'a beaucoup coûté décider je par quel contarte. ET l'ennui est que tout le monde devait mettre atout :
Yihad m'a dit que s'il ne sortait pas l'aventure du sifflet nous nous verrions les faces une tombée du jour dans le parc de l'Ahorcado.
La Susana Bragas-sucias moi demandait tous les jours un chapitre pour elle seule :
–... et non comme dans l'autre livre, qui as seulement compté ce qui est des bragas, amusant - il m'a dite.
Luisa ne voulait pas qu'apparaisse l'histoire des cochinitos, mais, comme dans le fonds, il lui faisait beaucoup de tolérance, m'il a proposé qu'à à elle et à Bernabé il sorte avec pseudonyme. À la fin, m'on a oublié et sont avec ses véritables noms. Ma mère a dit :
- Nous verrons déjà les répercussions de de ce qui est librito dans le quartier.
L'Imbécil, comme pour l'instant il est illettré, a une seule obsession : qui le sortent continuellement dans les dessins. Ainsi, il prendra le livre, il indiquera ses images avec le chupete (en remplissant les feuilles de babas) et il dira :
- Je.
ET il passera les feuilles jusqu'à ce qu'il soit trouvé à nouveau. Quand il saura lire il exigera d'être le protagoniste. Je fixe.
La mère Arturo Román a appelé mère pour le dire :
- Avec amical ce qu'est mon Arturo de Manolito et la fois précédente ce qui est pauvre seulement il disait une phrase.
L'Orejones mo'a admis l'autre jour qui après penser beaucoup est arrivé à la conclusion que les parties qui molan plus sont celles qu'il sale.
- Te le dis avec le coeur - m'a dite en étant porté la main au côté droit (son fort n'est pas l'anatomie humaine).
Le propriétaire du Tropezón m'a demandé que ne sorte pas que l'année passée intoxicó à un demi - Haut Carabanchel avec une ensaladilla russe qui était expiré ; donc ce chapitre je le garde pour lui faire du chantage de temps à autre.
Ce qui est seuls qu'ils n'ont pas protesté ni ont demandé rien ont été mon père (bien que je sais qu'il est très heureux parce que dans ce livre apparaît quantité) et mon grand-père, qui, voyant qu'entre tous ne me laissaient pas en paix, m'a dite :
- Toi à ta boule, Manolito ; s'ils veulent sortir dans un livre qui le lui écrivent ils.
Donc cela j'aie fait, je suis allé boule, qui arrête cela suis celui qui compte ces histoires espeluznantes.

Elvira Lindo, Pobre Manolito

Test traduction automatique

Qu'à cela ne tienne… Tentons l'aventure avec un classique : la recette de la paëlla, avec des traducteurs automatiques en ligne pris au hasard. Nous ne voulons rien démontrer, nous voulons juste voir…
En espagnol :
Receta de Paella (España) (4-6 personas)
Paella tradicional en su versión más sencilla

Ingredientes:
* 600 gramos de arroz
* 1/2 de pollo troceado
* 2 alcachofas
* 2 pimientos rojos medianos
* 2 tomates maduros
* Pimienta molida
* Un diente de ajo
* Perejil
* 1 hebra de azafrán (o colorante)
* Aceite de oliva (un vaso, 1/4 de litro)
* 1/2 limón
* Ramitas de romero y tomillo
* Sal

Pasos:
Paso 1: Se fríe el pollo con aceite. Una vez frito se pone a hervir con 8 vasos de agua.
Paso 2: Se sofríen las alcachofas, el pimiento y se separan aparte Por otro lado se sofríe el tomate y el ajo.
Paso 3: Se echa el arroz y se le dan unas vueltas con el tomate y el ajo ya sofrito.
Paso 4: El pollo debe estar ya hervido tras una 1/2 hora y antes de que se termine de sofreír el arroz con el tomate y ajo, se añade todo. Esto es: el pollo ya hervido con su agua (el pollo debe llevar 6 vasos de caldo tras hervirlo); después se añaden las alcachofas y el pimiento; el zumo de medio limón; un poco de pimienta, un poco de perejil, tomillo, romero, la hebra de azafrán picada (si no se tiene azafrán puede utilizarse colorante) y sal.
Paso 5: Ya tenemos todo lo anterior en la paellera o sartén. Al principio fuego fuerte, a mitad de cocción se baja a medio fuego y tras unos 20 minutos en total (más cinco minutos de reposo) ya debe estar lista para servir.

***

Essai 1 :
Préscription de Paella (Espagne) (4-6 personnes)
Paella traditionnelle dans sa version plus simple

Ingrédients :
* 600 grammes de riz
* 1/2 de poulet divisé
* 2 artichauts
* 2 poivrons rouges moyens
* 2 tomates mûres
* Poivre broyé
* Une dent d'ail
* Persil
* 1 fibre de safran (ou colorant)
* Huile d'olive (un verre, 1/4 de litre)
* 1/2 citron
* Ramitas romarin et thym
* Sel

Pas :
Pas 1 : On frit le poulet avec huile. Une fois frito il est mis à bouillir avec 8 verres d'eau.
Pas 2 : Se on les artichauts, le poivron et sont de côté séparé D'autre part se la tomate et l'ail.
Pas 3 : On jette le riz et on lui donne des retours avec la tomate et l'ail déjà sofrito.
Pas 4 : Le poulet doit être déjà bouilli après un 1/2 heure et avant que sofreír se termine le riz avec la tomate et l'ail, on ajoute tout. Ceci est : le poulet déjà bouilli avec son eau (le poulet doit porter 6 verres de bouillon après l'avoir bouilli) ; on ajoute ensuite les artichauts et le poivron ; le jus d'un demi - citron ; un peu de poivre, un peu de persil, thym, romarin, la fibre de safran piquée (si on n'a pas safran peut être utilisé colorant) et sel.
Pas 5 : Nous avons déjà tout ce qui précède dans la poêle á paella ou la poêle. Au principe feu fort, au milieu de cuisson il est baissé à un demi - feu et après quelque 20 minutes en total (plus cinq minutes de repos) elle doit déjà être prête à servir.

***

Essai 2 :
Préscription de Paella (Espagne) (4-6 personnes) Paella traditionnelle dans sa version plus simple

Ingrédients :
* 600 grammes de riz
* 1/2 de poulet divisé
* 2 artichauts
* 2 poivrons rouges moyens
* 2 tomates mûres
* Poivre moulu
* une gousse d'ail * Persil
* 1 fibre de safran (ou colorant)
* Huile d'olive (un verre, 1/4 de litre)
* 1/2 citron
* Brindilles romarin et thym
* Sal

Pasos :
Pas 1 : On frit le poulet avec huile. Une fois friture est mise à bouillir avec 8 verres d'eau.
Pas 2 : On fait revenir les artichauts, le poivron et sont de côté séparé D'autre part l'est fait revenir la tomate et l'ail.
Pas 3 : On jette le riz et on lui donne des retours avec la tomate et l'ail déjà fait revenir.
Pas 4 : Le poulet doit être déjà bouilli après un 1/2 heure et avant qu'on termine de faire revenir le riz avec la tomate et fane, est ajouté tout. Ceci est : le poulet déjà bouilli avec son eau (le poulet doit porter 6 verres de bouillon après l'avoir bouilli) ; on ajoute ensuite les artichauts et le poivron ; le jus d'un demi - citron ; un peu de poivre, un peu de persil, thym, romarin, la fibre de safran piquée (si on n'a pas safran peut être utilisé colorant) et sel.
Pas 5 : Nous avons déjà tout ce qui précède dans la poêle á paella ou la poêle. Au principe feu fort, au milieu de cuisson il est baissé à un demi - feu et après quelque 20 minutes en total (plus cinq minutes de repos) elle doit déjà être prête à servir.

***

Essai 3 :
une recette de Paella (l'Espagne) (4-6 personnes)
la Paella traditionnelle dans sa version la plus simple

les Ingrédients :
* 600 grammes de riz
* 1/2 de poulet troceado
* 2 artichauts
* 2 piments rouges moyens
* 2 tomates mûres
* le Poivre molida
* Une gousse d'ail
* le Persil
* 1 fil de safran (ou un colorant)
* l'Huile d'olive (un verre, 1/4 de litre)
* 1/2 un citron
* les Branchettes de pèlerin et de thym
* Sors

les Pas :

Je Passe 1 : Le poulet frit avec huile. Une fois un plat frit met à être fait bouillir par 8 verres d'eau.
Je Passe 2 : Sofríen les artichauts, le piment et la tomate et l'ail se séparent à part D'un autre côté sofríe.
Le poulet doit être déjà fait bouillir après l'une 1/2 une heure et avant que ne se termine de sofreír le riz avec la tomate et l'ail, ajoute tout lui. C'est : le poulet déjà fait bouillir avec son eau (le poulet doit porter 6 verres de bouillon après l'avoir fait bouillir); après les artichauts et le piment sont ajoutés; le jus de citron moyen; un peu de poivre, un peu de persil, de thym, de pèlerin, le fil piqué de safran (si n'existe pas un safran un colorant peut être utilisé) et sors.
Je Passe 5 : Nous avons déjà tout le précédent dans la poêle à paella ou la poêle. Au commencement un fort feu, à une moitié de cuisson il se baisse à un feu moyen et après environ 20 minutes dans un total (plus de cinq minutes de repos) doit déjà être prête de servir.