jeudi 27 avril 2017

Projet Chloé 12 – phrases 128-137

—¡Quién vive! gritó uno de los soldados.
—…¡Escolares! respondió Rubén. Y del Castilla, conchetumadre, agregó en voz baja.
—¡Acérquense, mierdas! gritó el mismo soldado. ¡Las manos arriba, mierdas!
El camión se acercó un poco más. Un tercer soldado bajo de la caseta y se detuvo a mirar todo de perfil. Nos acercamos. Yo agitaba el trapo blanco como si de ello dependieran nuestras vidas. El corazón se me trepó a la garganta, el miedo y el frío se hicieron uno solo en todo mi cuerpo.

Traduction temporaire :

— Qui est là ? cria l'un des soldats.
— … Des étudiants ! répondit Rubén. Et du "Castilla", espèce de fils de pute, ajouta-t-il à voix basse.
— Approchez, connards ! beugla le même soldat. Les mains en l'air, connards !
Le camion avança un peu plus. Un troisième soldat descendit de la cabine et s'arrêta pour regarder la scène du coin de l'œil. Nous nous approchâmes. Moi, j'agitais le chiffon blanc comme si nos vies en dépendaient. J'eus le cœur au bord des lèvres, la peur et le froid ne firent qu'un dans tout mon corps.

Projet Justine / Elena – texte 102

Retrato de mujer con serrucho

Vemos dos hombres de edad madura vestidos con las mismas ropas sencillas: jeans gastados, cinturón negro, mocasines negros, camisa azul manga corta dentro del pantalón.
Protagonista
(Nostálgico)
¿Sabés qué recordé en ese momento? Aquellas montañas picudas que dibujaba el Santi cuando era chico; hacía sólo los contornos, como un grupo de sietes cada cual inclinado sobre el lomo del otro. Una montaña cuando cerré la puerta, y otra, y otra más, por cada paso que me alejaba de casa.
El otro
(Burlón)
Vos no te alejaste, Amparo te echó.
Protagonista
Un recuerdo lleno de ángulos, sin sentido porque el cuerpo de ella siempre fue una curva que empezaba acá y no terminaba nunca…
El otro
(Ríe con vulgaridad señalando los genitales del protagonista)
¿Acá por dónde?
Protagonista
(Mira hacia el público desconcertado)
Pará. ¿Qué escribís?
(Ahora furioso, como si el interpelado estuviese entre el público)
¡Autor! ¡¿Qué escribís?! ¡No voy a permitir que ensucies mi recuerdo con groserías!
El otro
(Carcajeándose)
Como si vos no lo hubieras ensuciado…
(Repentinamente serio)
A las montañitas de tu hijo bien que las borroneaste.
Protagonista
(Intenta decir algo)
El otro
¡Chist! ¡Sin excusas, que te conozco! Al gran hombre de los bocetos inabarcables el croquis hogareño lo asfixiaba. Entonces saliste a beber vientos. Sin notar que el mismo aire que te llenaba los pulmones te vaciaba la billetera.
Amparo lo notó. Amparo, la que le enseñó a su hijo a dibujar figuras contundentes hechas de números.
Hacé de cuenta que la veo:
Toma una tijera, toma papel y recorta montañas. Ahora en la mano tiene un grupo de cimas, una serie de cumbres aguzadas como el filo de un serrucho.
¿Y el cielo que corresponde a ese recorte? Abandonado, caído en el piso.
¿Y todos aquellos cielos que vos mismo pintabas para Santi con un Faber celeste? 

Traduction temporaire :

Portrait de femme avec scie

Nous voyons deux hommes d'âge mûr, portant les mêmes vêtements simples : jean usé, ceinture noire, mocassins noirs, chemise bleue à manches courtes rentrée dans le pantalon.
Protagoniste
(Nostalgique)
Tu sais ce dont je me suis souvenu à ce moment-là ? De ces montagnes pointues que dessinait Santi étant petit ; il n'en traçait que les contours, comme un ensemble de sept, chaque chiffre penché sur le flanc de l'autre. Une montagne quand j'avais fermé la porte, puis une autre, et encore une autre, à chaque pas qui m'éloignait de la maison.
L'autre
(Moqueur)
Tu ne t'es pas éloigné, Amparo t'as mis à la porte.
Protagoniste
Un souvenir chargé d'angles, un non-sens vu que son corps à elle avait toujours formé une courbe qui commençait, sans jamais finir…
Protagoniste
Un souvenir chargé d'angles, un non-sens vu que son corps à elle avait toujours formé une courbe qui commençait là et ne finissait jamais.
L'autre
(Il rit vulgairement en désignant les parties génitales du protagoniste)
Là, où, exactement ?
Protagoniste
(Déconcerté, il regarde en direction du public)
Arrête. Qu'écris-tu ?
(À présent furieux, comme si l'interpellé se tenait dans le public)
Auteur ! Qu'écris-tu ? Je ne vais pas te laisser salir mon souvenir avec des grossièretés !
L'autre
(Riant aux éclats)
Comme si toi, tu ne l'avais pas sali…
(Soudain sérieux)
Les petites montagnes de ton fils, tu les as bien gribouillées.
Protagoniste
(Il tente de dire quelque chose)
L'autre
Chut ! Pas d'excuses, je te connais ! Le grand homme des esquisses interminables était comme asphyxié par ce croquis fait maison. Alors, tu es sorti prendre l'air. Sans t'apercevoir que l'air qui emplissait tes poumons, vidait également ton portefeuille.
Amparo l'a remarqué, elle. Amparo, celle qui a appris à son fils à dessiner des formes contondantes à partir de chiffres.
C'est comme si je la voyais :
Elle prend des ciseaux, du papier, et découpe des montagnes. À présent, elle a un ensemble de cimes dans la main, une série de sommets pointus, comme le tranchant de la lame d'une scie.
Et le ciel qui coïncide avec ce découpage ? Abandonné, tombé par terre.
Et tous ces cieux que tu coloriais toi-même pour Santi avec un surligneur bleu azur ?

Pour Justine

J'ai trouvé ce micro, que j'ai oublié d'attribuer :

Un inspirado Benedetti terminó su minicuento. Comprobó con amargura que era ajeno: cualquier urguayo podría darse cuenta que no era un original de Benedetti.

Traduction temporaire :

Un Benedetti inspiré acheva son microrécit. Amer, il constata qu'il n'était pas de lui : n'importe quel Uruguayen se rendrait compte qu'il ne s'agissait pas d'un Benedetti original.

mercredi 26 avril 2017

Projet Justine / Elena – texte 101

Estaba hecho

“... que quien no crea en las hadas cierre este libro y lo arroje a un canasto o lo reduzca al papel suntuoso de relleno de su biblioteca...”
Manuel Mujica Laínez

Pone su vara sobre la roca y pronuncia esa palabra que no debía ser dicha. La luz que parecía generar la propia vara, como si fuese una flor, se desprende y eleva hasta extraviarse en el cielo.
—¡Ahora soy parte de la humanidad! —exclamó ansiosa, consciente de haber perdido el origen de su poder.
Pronto comprende que renunciar a sí misma fue sólo un primer gesto, que convertirse en otra demanda mucho tiempo. Concreta su objetivo dedi- cándose por años a sumar gestos mínimos, resultantes de cálculos precisos, a través de los cuales obtiene un título de grado, dos maridos sucesivos y trillizos varones.
Sin embargo esta tarde, quizá nerviosa o cansada, esta tarde en la que se siente incompleta, deja los chicos al cuidado de la niñera, el estudio a cargo del socio, miente al marido una cita con el peluquero y camina varias horas por una senda escondida en las sierras pensando “bien puede criarlos el padre”.
Llega a aquella roca. Con calma, repite lo que no debía ser dicho, pero lo dice al revés. Y espera.
Morirá de vieja, en su propio cuarto, rodeada por su familia, de espaldas a la ventana abierta al cielo.

Traduction temporaire :

C’était fait

« … que celui qui ne croit pas aux fées referme ce livre et le jette dans une corbeille ou n'y voit que du beau papier garnissant sa bibliothèque… »

Manuel Mujica Laínez

Elle pose son bâton sur le rocher et prononce le mot qui ne devait pas être prononcé. Comme s'il s'agissait d'une fleur, la lumière que semblait produire le bâton se détache et s’élève, jusqu’à se perdre dans le ciel.
— Désormais, je fais partie de l’humanité ! s’exclama-t-elle, avide, consciente d’avoir perdu l’origine de son pouvoir.
Elle comprend rapidement que renoncer à elle-même ne fut qu’un premier pas, que devenir quelqu'un d'autre demande beaucoup de temps. Elle atteint son objectif en consacrant plusieurs années à additionner de petits gestes, issus de calculs précis et grâce auxquels elle décroche un diplôme, trouve deux maris successifs et donne naissance à des triplés.
Peut-être nerveuse, peut-être fatiguée, cette après-midi, cette après-midi où elle se sent incomplète, elle confie pourtant les enfants à la nourrice et le bureau à son associé, elle ment à son mari en prétextant un rendez-vous chez le coiffeur, puis marche plusieurs heures sur un sentier caché dans les montagnes. Elle se dit : « leur père peut bien les élever, après tout. »
 Elle arrive au rocher. Calmement, elle répète ce qui ne devait pas être dit, sauf qu’elle le dit à l’envers. Puis elle attend. Elle mourra vieille, dans sa propre chambre, entourée de sa famille, dos à la fenêtre ouverte sur le ciel.

Projet Justine / Elena – texte 100

Samarkanda

La alfombra entra por la ventana, se deposita a sus pies. Ella se arrodilla y la acaricia; el contacto le agrada, trae a su memoria el recuerdo de su yegua favorita, y algo que nunca confesó: para montarla, se quitaba cuatro de sus cinco enaguas. Pero eso fue hace mucho, ahora se contenta deslizando las yemas de sus dedos sobre los hilos de oro de la recién llegada. Observándolos bajo la luz de las velas, descubre que dibujan una palabra: Samarkanda.
—¿Qué significa?
—Es el nombre de una ciudad que no existe —contesta él, hombre de ideas firmes y de manos que todas las noches toman firmemente lo que desean.
Cuando despunta el nuevo día, él, como hace siempre, se va. Ella se queda y procura olvidar ciertos movimientos que se repiten, ciertas torpezas.
Pero esta mañana no se ata el pelo y en lugar de ponerse ropa, se la quita, y ya está en cuclillas sobre la alfombra que se eleva.
—Llevame a Samarkanda. Podría ser una orden. Sin embargo, es una súplica.

Traduction temporaire :

Samarcande

Le tapis entre par la fenêtre, se pose à ses pieds. Elle s'agenouille et le caresse ; le contact lui est agréable, il lui rappelle sa jument préférée et quelque chose qu'elle n'a jamais avoué : pour la monter, elle enlevait quatre de ses cinq jupons. Mais c'était il y a longtemps. Maintenant, elle se contente de faire glisser le bout de ses doigts sur les fils d'or du nouvel arrivant. En les observant à la lueur des bougies, elle découvre qu'ils dessinent un mot : Samarcande.
— Qu'est-ce que cela signifie ?
— C'est le nom d'une ville qui n'existe pas, répond-il, en homme aux idées arrêtées et dont les mains saisissent fermement ce qu'elles désirent chaque nuit.
Quand point le jour nouveau, il s'en va, à son habitude. Elle, elle reste et tente d'oublier certains mouvements qui se répètent, certaines maladresses. 
Mais ce matin, elle ne s'attache pas les cheveux, au lieu de s'habiller, elle se déshabille et s'accroupit aussitôt sur le tapis qui s'élève.
— Emmène-moi à Samarcande. Ce pourrait être un ordre. C'est en fait une supplique.

Projet Rachel / Sébastien – phrases 145-151

―Sí, supongo que sí… ―la mirada se desenfoca mientras observa el líquido humeante.
Aparto la vista mientras él se pierde en sus pensamientos. No es buena idea hacer que un humano se sienta observado, y más mientras está ingiriendo algún tipo de alimento. Inicio un segundo escaneo superficial y compruebo que se ha estabilizado. El sudor se le ha secado sobre la piel, seguramente es el motivo por el cual siente algo de frío. Sus párpados están un poco más cerrados de lo que es habitual en estado de vigilia. Creo que pronto le entrará el sueño de nuevo.

Traduction temporaire : 
― Oui, sans doute…
Je détourne les yeux tandis que son regard se perd dans la contemplation du liquide fumant. Ce n'est pas une bonne idée de faire sentir à un humain qu'on l'observe surtout s'il est en train d'ingérer un aliment. Je lance un deuxième scan superficiel et constate que son état s'est stabilisé. La sueur sur sa peau a séché raison pour laquelle il a légèrement froid. Ses paupières sont un peu plus fermées que la normale en état de veille. Je pense qu'il aura bientôt envie de se rendormir.

Projet Nathalie / Florence – phrases 198-205

Ese último mensaje selló su suerte. Un grupo de cincuenta rottweiler y doberman de extrema confianza de Olaf, que con el tiempo se transformaron en su ejército personal, se acercaron a las oficinas centrales de Facebook. De ahí los rottweiler se llevaron el dato del lugar preciso desde el cual se había conectado Codesani por última vez a la web. Lo capturaron en Lucerna, Suiza, en compañía de Giovanna Latte. Ambos se habían instalado en una casa de las afueras, alambrada y sin mascotas. Se los veía poco y nadie sabía bien a qué se dedicaban. En el pueblo se los conocía como “señor y señora Peretti”.

Traduction temporaire :
Ce dernier message scella son sort. Un groupe de cinquante rottweilers et dobermans ayant toute la confiance d'Olaf et qui, avec le temps, étaient devenus son armée personnelle, s'approchèrent du siège de Facebook. Sur place, les rottweilers s'emparèrent de l'information concernant l'endroit précis depuis lequel Codesani s'était connecté pour la dernière fois à internet. Ils le capturèrent à Lucerne, en Suisse, en compagnie de Giovanna Latte. Tous deux s'étaient installés dans une maison de banlieue, entourée d'un grillage et sans animal domestique. On les voyait peu et personne ne savait ce qu'ils fabriquaient exactement. Au village, on les connaissait sous le nom de « Monsieur et Madame Peretti ».

mardi 25 avril 2017

Projet Justine / Elena – texte 99

Avaricia

Con la mar desaparecida y los ríos secos, aprendo a sobrevivir sin agua. La brusquedad del cambio trae una gran carga de angustia, sin embargo, rápidamente elaboro una dieta a base de mica y arena y mi rutina de trabajo sufre pocas alteraciones.
Cierto aire fresco y húmedo me conduce hasta un pozo, la tentación de beber el agua aún límpida que descubro casi nubla mi entendimiento.
Fracciono el líquido en monedas.

Traduction temporaire :
Avarice

Alors que la mer a disparu et que les rivières sont asséchées, j'apprends à survivre sans eau. Ce changement brusque apporte une grosse dose d'angoisse ; cependant, j'établis rapidement un régime à base de mica et de sable et mon travail routinier subit peu de changements.
Un air frais et humide me conduit jusqu'à un puits, la tentation de boire l'eau encore limpide que j'y découvre me brouille presque la raison.
Je fractionne le liquide en pièces de monnaie.


Projet Justine / Elena – texte 98

Voraz

Una mañana mi esposa cocinó empanadas santiagueñas —esas dulces, que no me gustan— yo las tomé y las arrojé al pozo.
En el patio de mi casa siempre hubo un pozo.
Alguna vez pensé que debía rellenarlo, creo.
La noche que ella se fue ahí mismo tiré las fotos del casamiento. Más un par de sacos apolillados y varias partituras de Ravel.
Esa misma noche, lo oí rugir por primera vez. Era un sonido cavernoso.
—Exige comida —pensé.
Al principio importó poco gasto. Se conformaba con las sobras. Huesos, restos de guiso. Cartas viejas, sillas fuera de uso.
Pero a medida que pasó el tiempo sus demandas no tuvieron límite.
Por atenderlo dejé de dictar clases de música, de tocar en la banda. Dejé de componer.
El piano fue su última víctima.
Mis pasos retumban en las habitaciones vacías.
Está rugiendo otra vez.

Traduction temporaire :

Vorace

Un matin, ma femme a préparé des empanadas de Santiago del Estero – du type sucrées-salées que je n'aime pas. Je les ai attrapées et jetées dans le puits.
Dans la cour de ma maison, il y a toujours eu un puits.
Un jour, je crois que je me suis dit qu'il fallait que je le remplisse.
La nuit où elle est partie, j'y ai jeté nos photos de mariage. Plus quelques vestes mangées aux mites et plusieurs partitions de Ravel.
Cette même nuit, je l'ai entendu rugir pour la première fois ; un son caverneux.
— Il exige à manger, ai-je pensé.
Au début, cela ne coûtait pas très cher. Il se contentait des restes. Des os, un vieux ragoût. De vieilles cartes, de chaises hors d'usage.
Mais au fil du temps, ses demandes n'ont plus eu de limites.
Pour satisfaire ses désirs, j'ai arrêté de donner des cours de musique, de jouer dans l'orchestre. J'ai arrêté de composer.
Sa dernière victime a été le piano.
Mes pas résonnent dans les pièces vides.
Il rugit de plus belle.

Projet Justine / Elena – texte 97

Innominada

El primer caso se registró hace cien años. Corresponde a un tal Gregorio Samsa.
—Que un hombre joven, saludable, trabajador, amanezca transformado en una cucaracha, es un hecho insólito —declararon las autoridades—. Sería un error distraer parte del erario público para estudiar y disponer medidas sanitarias, puesto que esta situación es extraordinaria —concluyeron.
Tres meses después se produjo un segundo caso, para entonces Gregorio llevaba once días muerto; a través de los dichos de una empleada de la familia Samsa, se supo que su cadáver fue depositado en el tacho de la basura. Nadie protestó: circulaba la versión de que Gregorio tenía tratos con el diablo.
Ese año se contabilizaron un total de diez enfermos. Al finalizar el año siguiente, ellos también estaban muertos. Y se habían sumado otros doscientos casos. Doscientos es el número oficial, se acepta que fueron más, sus parientes no lo daban a conocer por tratarse de una enfermedad vergonzante: por entonces se aseguraba que las víctimas habrían tenido un comportamiento sexual depravado.
Los médicos más destacados del mundo se reunieron bajo el lema “Enfermedad Innominada: Posibles Tratamientos”.
Nadie supo indicar cuál era el tratamiento adecuado.
Y seguimos sin saberlo, aún hoy.
El número de víctimas se cuenta por millones.
Los hombres de fe hablan de castigo divino:
—El mundo entero ha devenido en una nueva Sodoma. Dios, asqueado de nuestros vicios, está aplicando Su Justicia —dicen.
Los ateos se contentan con explicaciones políticas:
—El Fondo Monetario Internacional lanzó a la atmósfera una bomba biológica destinada a acabar con los países tercermundistas, pero le fallaron los cálculos.
—Los comunistas hacían experimentos genéticos usando como conejillo de indias a los disidentes al régimen. Y ahora todos pagamos las consecuencias.
—Los judíos tienen la culpa.
Por su parte, las autoridades reconocen que la enfermedad innominada reviste las características de epidemia.
Permanecí a su lado, observándola pasear por las paredes, alimentándola. Su agonía duró dos semanas. Llegado el momento coloqué sus restos en la caja de las alianzas de casamiento, a la caja la enterré bajo el fresno que plantamos juntos.
Tengo miedo.
Nunca antes había deseado desplegarme y dar un vuelo corto, alrededor de la mesa, como ahora.

Traduction temporaire :

Innommée

Il y a cent ans, on recensa le premier cas. Contracté par un certain Grégoire Samsa.
Qu'un homme jeune, en bonne santé, travailleur, se réveille métamorphosé en cafard est un fait insolite, déclarèrent les autorités. Ce serait une erreur de détourner une partie des finances publiques pour mener des études et prendre des mesures sanitaires, étant donné que cette situation est extraordinaire, conclurent-elles.
Trois mois plus tard, un deuxième cas apparut. À l'époque, Grégoire était mort depuis onze jours. Aux dires d'une employée de la famille Samsa, son corps avait été mis à la poubelle. Personne ne protesta : la rumeur circulait que Grégoire commerçait avec le diable.
Cette année-là, on comptabilisa un total de dix malades. À la fin de l'année suivante, ils étaient morts, eux aussi. Et on dénombrait deux cents autres cas supplémentaires. Deux cents, c'est le chiffre officiel, même si on admet qu'en réalité, ils furent plus nombreux. S'agissant d'une maladie honteuse, leurs proches ne les déclaraient pas. À l'époque, on affirmait que les victimes devaient avoir eu une sexualité dépravée.
Les médecins les plus réputés au monde se réunirent sous le slogan « Maladie Innommée : Traitements possibles ».
Personne ne sut indiquer quel était le traitement adéquat.
Et nous l'ignorons, encore aujourd'hui.
Le nombre de victimes se compte en millions.
Les hommes de foi parlent d'un châtiment divin :
— Le monde entier est devenu une nouvelle Sodome. Écœuré par nos vices, Dieu applique sa Justice, disent-ils.
Les athées se contentent d'explications politiques :
— Le Fonds Monétaire International a lancé dans l'atmosphère une bombe biologique destinée à en finir avec les pays du tiers-monde, à ceci près qu'il a fait des erreurs de calcul.
— Les communistes faisaient des expériences génétiques en utilisant comme cobayes les dissidents au régime. Et nous en payons à présent tous les conséquences.
— C'est de la faute des Juifs.
De leur côté, les autorités reconnaissent que la maladie innommée revêt les caractéristiques d'une épidémie.
Je restai à côté de lui, à l'observer se promener sur les murs, à le nourrir. Son agonie dura deux semaines. Le moment venu, je déposai sa dépouille dans l'écrin de nos alliances, et l'enterrai sous le frêne que nous avions planté ensemble.
J'ai peur.
Jamais auparavant, je n'avais eu envie de me déployer et de virevolter autour de la maison, comme à présent.

lundi 24 avril 2017

Projet Elena 13 – phrases 232-237

Salí y me encontré nuna plaza que con el tiempo vendría a reconocer como la plaza de Jaelle. Vi nuna pica de metal la cabeza de Laurence o de alguien que se parecía mucho a Laurence. Caminé y caminé, esperando q’ese paisaje se transformara nel sótano de mi casa. Dóstás, pa, dó. Nada aconteció durante un largo día o lo que me pareció un largo día. Cansada, me recosté y cerré los ojos. Cuando volví en sí lloraba y un enfermero me ponía una camisa de fuerza y yo convulsionaba.

Traduction temporaire :
Je suis sortie et je me suis retrouvée sur une place que, plus tard, je reconnaîtrais comme étant la place de Jaelle. Sur un piquet métallique, j'ai vu la tête de Laurence ou de quelqu'un qui ressemblait beaucoup à Laurence. J'ai marché et marché, en espérant que ce paysage devienne le sous-sol de chez moi. Où es-tu, pa', où es-tu ? Mais rien ne s'est passé durant cette longue journée ou ce qui m'a semblé être une longue journée. Fatiguée, je me suis couchée et j'ai fermé les yeux. Lorsque j'ai repris connaissance, je pleurais. Un infirmier m’enfilait une camisole et moi, je convulsionnais.

Projet Rachel / Sébastien – phrases 145-151

Danny por fin se acuerda de la taza de té y le da un par de sorbos. Coge la taza con las dos manos, como si quisiera templarlas con el calor que desprende, aunque solo una de ellas es en realidad una mano. Otro vestigio del pasado.
―¿Sabes? Es agradable charlar contigo ―me dice―. Más incluso que con la mayoría de personas que conozco.
―Es normal, Danny. Estoy programado para que así sea.

Traduction temporaire :
Danny se souvient soudain de sa tasse de thé et en boit quelques gorgées. Il la prend dans ses mains, comme s'il voulait les réchauffer, même si, en réalité, une seule est faite de chair et de sang. Un autre vestige du passé.
― Tu sais quoi ? C'est agréable de bavarder avec toi, me dit-il. Bien plus qu'avec la majorité des gens que je connais.
― Normal, Danny. Je suis programmé pour que ce soit le cas.

Projet Nathalie – phrases 191-197

El video generó una intensa discusión en las redes sociales. Los perros y los gatos eran, en su mayoría, partidarios de Olaf. En los foros, donde siempre habían sido frecuentes, ahora se multiplicaban con inusual velocidad las experiencias personales de abandono por los seres humanos. El hashtag #NuncaMas fue trending topic en Twitter durante una semana. El ala blanda, que pedía comprensión para los seres humanos, estaba encabezada por los caniches, los fox terrier y los pomerania.
Con resignación, Codesani declaró en su muro de Facebook:
“Atacamos el frente interno pero no es suficiente”.

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

vendredi 21 avril 2017

Projet Chloé 12 – phrases 124-127

El camión parecía pasar de largo, pero se detuvo al vernos. Paró en seco. Dos soldados pequeños saltaron del fondo de la carpa de lona y se apostaron uno en cada acera, con sus fusiles apuntando al cielo, esperando por nosotros. El camión retrocedió, dio vuelta y se detuvo tras los soldados con los faros altos.

Traduction temporaire :
Le camion semblait passer son chemin, mais en nous voyant, il freina. Il s'immobilisa brutalement. Deux petits soldats sautèrent du fond de la remorque bâchée et se postèrent chacun sur un trottoir, leurs fusils pointant vers le ciel, nous attendant. Le camion recula, effectua un demi-tour et, les phares allumés, vint se garer derrière les soldats.

mercredi 19 avril 2017

Du pain sur la planche pour les Tradabordiens

Quand nous aurons terminé Lectures d'Uruguay 2, nous enchaînerons avec un autre projet collectif : la traduction des micro-récits Basta ! Mexique.
Y a-t-il d'ores et déjà des volontaires ?

Projet Justine / Elena – texte 96

El luminoso libro reza

“En noche de luna llena, durante siete días, deberá el sapo perfumarse con el compuesto obtenido de la maceración de setenta flores de azahar en setecientas gotas de agua. Y transmutará en príncipe”.
Sabe que debería estar en el sótano, cubierto por telarañas y excremento de murciélago, como cualquier otro de su misma condición. Sin embargo, está bajo el sol, limpio y abierto, su magia desplegada a la luz.
Espera. Reza al Dios de los Libros de Buenas Intenciones para que algún sapo lo lea y se decida a usar los materiales nobles que él propone.
Pero pasan a su lado sin prestarle atención: miles de pequeños seres verdes que en el calor fétido de la laguna, cubiertos de barro, con las moscas zumbando alrededor, son felices. 

Traduction temporaire :

Le livre lumineux indique

« Par une nuit de pleine lune, sept jours durant, le crapaud devra se parfumer avec le mélange obtenu de la macération de soixante-dix fleurs d'oranger dans sept-cents gouttes d'eau. Il se transformera alors en prince. »
Il sait qu'il devrait être à la cave, couvert de toiles d'araignées et d'excréments de chauve-souris, comme n'importe quel autre objet de sa condition. Pourtant, non, il est au soleil, propre et ouvert, sa magie déployée au grand jour.
Il espère. Prie le Dieu des Livres de Bonnes Intentions pour qu'un crapaud le lise et se décide à utiliser les matériaux nobles qu'il propose.
Sauf qu'ils passent à côté, sans prêter la moindre attention à lui : des milliers de petits êtres verts couverts de boue, qui, dans la chaleur fétide de la lagune, et avec des mouches bourdonnant autour d'eux, sont heureux.

Projet Justine / Elena – texte 95

Enemigos

Atraviesan una espada en su vientre, el herido se arrastra, lo miran reptar. Uno de ellos se impacienta, alza el arma.
—Todavía no —protestan los otros—, que sufra un rato más. Nos debe demasiadas.
El tiro es certero y la muerte, instantánea.
Quien disparó hace bromas procaces y ríe histéricamente. Sus carcajadas se pierden bajo el ruido escandaloso que provocan los otros victimarios, que ahora luchan entre sí; todos creen tener preeminencia para hurgar dentro del cadáver.
Muerto el hombre lobo, no es de extrañar que se maten entre ellos por una bala de plata. 

Traduction temporaire :

Ennemis

Ils lui transpercent le ventre avec une épée. Le blessé se traîne. Ils le regardent ramper. L'un d'entre eux s'impatiente, il lève son arme.
— Pas encore ! protestent les autres. Il faut qu'il souffre davantage. Il nous doit trop de choses.
Le tir est précis et la mort, instantanée. Celui qui a fait feu débite des blagues graveleuses et ses éclats de rire hystériques sont étouffés sous le bruit scandaleux que font les autres bourreaux en se battant entre eux ; ils croient tous avoir la prééminence pour fouiller le cadavre.
Une fois le loup-garou mort, rien d'étonnant à ce qu'ils s'entretuent pour une balle en argent.

Projet Nathalie / Florence – phrases 183-190

“Estaba inconsciente cuando los paramédicos la encontraron. Tenía heridas en todo el cuerpo, incluyendo algunos órganos internos como el hígado y el bazo. Que haya sobrevivido es un milagro. Mientras tanto Olaf, el líder, el grande, había escapado y lanzaba consignas revolucionarias en los foros. El resto de la historia es conocida. Yo me pregunto, les pregunto a todos ustedes: ¿es confiable un perro que atacó de esta manera a su ama, que aunque haya tenido sus defectos, lo había ayudado a crecer? ¿No fue ella, al fin y al cabo, quien lo crió, le dio de comer y facilitó su ingreso a Animalia? ¿Cómo hubiera sido la vida de Olaf sin Giovanna? Muchas gracias”.

Traduction temporaire :
« Lorsque les soignants la trouvèrent, elle était inconsciente. Elle avait des blessures sur tout le corps, y compris sur certains organes internes comme le foie et la rate. C'est un miracle qu'elle ait survécu. Pendant ce temps, Olaf, le leader, le grand, s'était enfui et lançait ses consignes révolutionnaires sur les forums. La suite de l'histoire, on la connaît. Moi, je me demande, je vous demande à tous : un chien qui a attaqué sa maîtresse de cette façon est-il digne de confiance ? Car, elle a beau avoir eu des défauts, ne l'avait-elle pas aidé à grandir ? N'est-ce pas elle, en fin de compte, qui l'a élevé, lui a donné à manger et facilité son entrée à Animalia ? Quelle aurait été la vie d'Olaf sans Giovanna ? Merci infiniment ».

Projet Hélène / Audrey – phrases 126-128

Me abalancé sobre la mesa; Rutka me mostró el funcionamiento de sus juguetes y quedé fascinada. A diferencia de la preciada herencia de mi abuela, esos muñecos, que se veían tan viejos como los míos, tenían incorporados complejos sistemas mecánicos que les permitían desplazarse o mover los brazos. Así, las muñecas caminaban, los monos tocaban los tambores y los soldaditos daban pequeños saltos al compás de una marcha militar.

Traduction temporaire :
Je me jetai sur la table ; Rutka me montra le fonctionnement de ses jouets et j'en restai fascinée. À la différence du précieux héritage de ma grand-mère, ces pantins, qui semblaient aussi vieux que les miens, comprenaient de complexes systèmes mécaniques leur permettant de se déplacer ou de bouger les bras. Ainsi, les poupées marchaient, les singes jouaient du tambour et les petits soldats sautillaient au rythme d'une marche militaire.

vendredi 14 avril 2017

Avis aux Tradabordiens engagés dans le projet micro-récits

Tous les textes ont été distribués et quand chacun aura terminé sa série en cours, nous pourrons mettre le volume en relecture (Elena et Justine s'en chargent). Je vous propose donc que nous mettions l'accélérateur de ce côté-là… pour pouvoir publier rapidement ce futur « Lectures d'Uruguay 2 ».

Projet Justine / Elena – texte 94

Observando la trama

Por orden del rey se ha construido un laberinto para encerrar al Minotauro.  —Tenemos bajo control al enemigo —anuncia el pregón.  Me pregunto cómo surgió una bestia semejante.  A qué clase de individuo le convendría su desarrollo, alguna vez fue cachorro, alguien tuvo que alimentarlo.  Qué pasa si su majestad es un imbécil que trata con constructores mediocres, y el enemigo se descontrola, se escapa.  Y qué si el minotauro no existe. Si el monarca lo inventó para distraer la atención de la plebe, encubriendo un peligro mayor. Del que debería estar cuidándome.

Traduction temporaire :

Observant la trame

Sur ordre du roi, un labyrinthe fut construit pour enfermer le Minotaure. — Nous avons neutralisé l'ennemi, annonce le crieur public. Je me demande comment surgit une telle bête. Quel genre d'individu aurait intérêt à le faire grandir ? Un jour, il avait été petit, il avait bien fallu quelqu'un pour le nourrir. Que se passe-t-il si sa Majesté est un imbécile traitant avec des constructeurs médiocres, et si l'ennemi n'est plus maîtrisé, s'il s'échappe ?  Et que se passe-t-il si le Minotaure n'existe pas ? Si le monarque l'a inventé pour détourner l'attention du peuple en occultant un plus grand danger ? Un danger contre lequel je devrais me prémunir.

Projet Justine / Elena – texte 93

Herencia

Sucedió que todas las personas salieron al mismo tiempo de sus casas. Salieron armadas. Sólo dos niños no tomaron parte en la guerra que siguió. Carecían de arma y de casa.  Ahora son los únicos supervivientes. No extrañan a nadie porque la pre- sencia ajena jamás les sirvió de ayuda. Mantienen una actitud tranquila para evitar que el miedo les domine. Por el hambre no se preocupan: no es novedad.  Pronto van a lastimarse las manos hurgando entre los escombros, van a luchar con las ratas por un mendrugo de pan. Pero eso será luego; por el momento se comportan según sus costumbres: el mayor habla mientras la más pequeña presta atención.  —Esta tierra es nuestra —dice. —Nuestra, nuestra... —afirma el eco.

Traduction temporaire :

Héritage

Tous les gens sortirent de chez eux en même temps. Ils étaient armés. Seuls deux enfants ne prirent pas part à la guerre qui suivit. Eux n'avaient ni arme, ni foyer. Ils sont désormais les seuls survivants. La présence d'autrui ne les ayant jamais aidés, ils ne manquent à personne. Ils restent calmes pour éviter que la peur ne prenne le dessus. La famine ne les inquiète pas : ce n'est pas une nouveauté. Bientôt, ils se blesseront les mains en fouillant les décombres, ils se battront avec les rats pour un quignon de pain. Mais ça, ce sera après ; pour l'instant, ils se comportent selon leurs habitudes : l'aîné parle, la plus petite écoute attentivement.
— Cette terre est la nôtre, dit-il. La nôtre, la nôtre…, confirme l'écho.

Projet Elena – phrases 226-231

No sabía si salir. Mejor esperar, me dije, no romper las reglas, que pa me descubra. Den alguien me tocó el hombro en la oscuridad y me di la vuelta y ese alguien me dio un beso en la boca. Sospeché que era Laurence y dije así no, plis, le digo a papá. Mas no había nadie.  Nada ni nadie.  Quise salir del hueco de la escalera.

Traduction temporaire :
J'hésitais à sortir. Mieux vaut attendre, pensais-je, s'en tenir aux règles, il faut que pa' me trouve. Alors, dans le noir, quelqu'un m'a touché l'épaule, je me suis retournée et ce quelqu'un m'a embrassée sur la bouche. J'ai suspecté Laurence et j'ai protesté, pas comme ça, plize, ou je le dis à mon père. Mais il n'y avait personne. Rien, ni personne. J'ai voulu sortir du trou de l'escalier.

mardi 11 avril 2017

Projet Chloé – micros série 6

Cazaba como todas las noches. Al despejarse la bruma reconoció a su hermano. Ya era demasiado tarde, la flecha había abandonado su mano.
Comme toutes les nuits, il chassait. Alors que la brume se dissipait, il reconnut son frère. Il était trop tard, la flèche avait quitté sa main.

*

Washington se promete que esta vez no fallará. Apunta y dispara. Don Pepe ha muerto.
Washington se promet que cette fois-ci, ils n’échoueront pas. Ils pointent et tirent. Don Pepe est mort.

*

Pensaba que lo había hecho a su imagen y semejanza, pero cuando lo miró bien se dio cuenta que le sobraba una costilla.
Il pensait qu’il l’avait créé à son image ; pourtant, quand il le regarda bien, il s’aperçut qu’il avait une côte en trop.

*

El niño sospechaba que los viejos habían sido siempre viejos. Salvo excepciones que no comprendía.
L’enfant se disait que les vieux avaient sans doute toujours été vieux. Hormis quelques exceptions qu’il ne comprenait pas.

*

La abuela nos distraía con cuentos mientras se llevaban a papá. Pero un día se la llevaron a ella. Entonces comenzamos a contarnos cuentos para inventarlos.
Pendant qu’ils emmenaient papa, notre grand-mère nous distrayait avec des histoires. Mais un jour, ils l’ont emmenée, elle aussi. Nous avons alors commencé à nous raconter des histoires pour les inventer.

*

Te vi nacer. Te vi crecer. Te vi con tu primera túnica. Con tu primer novio. Con tu primer trabajo. Cuando pueda cruzar la puerta que nos separa, me casaré contigo.
Je t’ai vue naître. Je t’ai vue grandir. Je t’ai vue avec ton premier uniforme scolaire. Avec ton premier amoureux. Ton premier travail. Quand je pourrai franchir la porte qui nous sépare, je me marierai avec toi. 

*

La escalera da a un balcón con mucha gente. Gesticulan, gritan. No oigo, ¿estoy sorda? En la vereda hay alguien tirado, le falta un zapato, a mi también.
L’escalier donne sur un balcon plein de monde. Ils gesticulent, ils crient. Je n’entends rien. Suis-je sourde ? Sur le trottoir, quelqu’un est allongé, il lui manque une chaussure. À moi aussi.

*

Existe un hombre que mantiene las estrellas en el cielo. Pero como no le pagan muy bien, de rebelde deja caer una estrella fugaz cada tanto.
Il existe un homme chargé de garder les étoiles dans le ciel. Mais comme on ne le paye pas très bien, en bon rebelle qu’il est, il laisse tomber une étoile filante de temps en temps.

*

Tenía sueño, no podía dormir, el dolor me mataba, hasta que te vi, pálida. Sentí miedo, pero me calmaste con tu caricia. Y dije: gracias también te extraño.
J’avais sommeil, je ne pouvais pas dormir, je mourrais de douleur, jusqu’à ce que je te voie, toute pâle. J’ai eu peur, mais tu m’as apaisé avec tes caresses. Et je t’ai dit : merci, toi aussi, tu me manques.

*
Era un chico que nunca terminaba lo que empezaba, un buen día comencé a escribir un pequeño cuento, cuando de pronto...
J’étais un garçon qui ne terminait jamais ce qu’il entreprenait ; un beau jour, j’ai commencé à écrire une nouvelle, quand tout à coup…

*

Camino a casa me encontré con dios. Me preguntó sobre la vida. Se fue angustiado. Creo que es un mundo difícil, incluso para El.
En route vers la maison, je suis tombé sur Dieu. Il me posa des questions sur la vie. Il partit, préoccupé. Je crois que le monde est difficile, même pour Lui.

*

Mi padre atina a cerrar la puerta y pone la mesa como tranca. Estamos en medio del campo donde pareciera que nada sucede. Pero los sabemos ahí afuera. Esperan.
Mon père parvient à fermer la porte et place la table devant pour la bloquer. Nous sommes en pleine campagne, rien ne semble arriver. Mais nous savons qu’ils sont là, dehors. Ils attendent.

*

Subió bajó fue volvió rompió amó odió siguió pegó mintió tomó miró apuntó tiró mató.
Elle monta descendit partit revint rompit aima haït suivit frappa mentit prit regarda visa tira tua.

*

La conoció a los diez. A los quince la vio con novio. A los veinte la vio casarse. A los treinta se encuentran en el motel los martes y jueves a las tres.
Il l'a connue à dix ans. À quinze ans, il l'a vue avec un fiancé. À vingt, il l'a vue se marier. À trente, ils se retrouvent au motel les mardis et les jeudis à quinze heures.

*

Dicen que lo último que se olvida es el aroma. Perduró solo unos segundos, fue un instante inmenso que me inundó de placer y tristeza. No la vi. Solo sé que estuvo allí.
On dit que la dernière chose qu'on oublie, c'est le parfum. Il ne flotta que quelques secondes ; un instant immense où je fus submergé par le plaisir et la tristesse. Je ne la vis pas. Je sais seulement qu'elle était là.

*

Hicieron el amor. Él susurró poemas; ella entrevió hilos negros, brazos de madera, jaulas. Huyó aterrada. Huyó de la procaz nariz que a él empezó a crecerle.
Ils firent l'amour. Il murmura des poèmes ; elle entrevit des fils noirs, des bras en bois, des cages. Terrorisée, elle fuit. Elle fuit son nez impertinent qui se mit à s'allonger.

*

¿Y si él dejara de soñarte? Serías menos pálida, menos triste, menos simple, menos presa. ¿Si tú comenzaras a soñarte?
Et s'il arrêtait de te rêver ? Tu serais moins pâle, moins triste, moins simple, moins prisonnière. Si, toi, tu commençais à te rêver ?

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Projet Hélène 5 – phrases 401-406

¡No va a funcionar, a estas alturas del programa, el plan de los demonios blancos, amarillos o tornasolados, de llevarnos a la desesperación! ¡Nosotros, hermanos, no vamos a caer en su juego! ¡Nosotros no vamos a poner el cuello, una de estas madrugadas, para que nos lo rebanen a su gusto! ¡Tendrán que esperar! Era fácil, antes, suscitar nuestra cólera, justa y sagrada. Y nosotros nos dábamos gusto prendiéndole candela a unos cuantos edificios y quemándoles el trasero a algunos de sus agentes provocadores.

Traduction temporaire :
Là, aucune chance pour qu'il marche, le plan de ces misérables Blancs, Jaunes ou Oranges pour nous désespérer ! Nous, mes frères, nous n’entrerons pas dans leur jeu ! Nous ne prêterons pas le flanc pour qu’un beau matin, ils nous découpent en rondelles comme bon leur semble ! Ils devront attendre ! Avant, il n'y avait rien de plus facile qu'attiser notre colère juste et sacrée. Et nous, nous nous faisions un malin plaisir à cramer des bâtiments et canarder certains de leurs agents provocateurs.

mercredi 5 avril 2017

Avis aux Tradabordiens

Il arrive parfois que dans le flot des commentaires à modérer et traiter, je ne vois pas l'un des vôtres. Dans ce cas, pas de panique : vous repostez votre traduction et je suis ainsi avertie que vous attendez une réponse de ma part. Préalablement, assurez-vous tout de même que ça bouge chez les autres. Si c'est une période où j'ai trop de travail par ailleurs et que tout le monde est au point mort, il est inutile de me relancer ;-)

samedi 1 avril 2017

Projet Pauline M.G. – micros série 1

El nutriero encontró, agonizando en una de sus trampas, a un conejo blanco que llevaba un reloj de bolsillo.
Dans un de ses pièges, le braconnier trouva un lapin blanc qui portait une montre à gousset.

*

Cuando le preguntan qué es la libertad, el solo puede recordar el rugido de la Harley entre sus piernas y la presión del viento en las palmas de las manos.
Quand on lui demanda ce qu'était la liberté, ne lui revint en mémoire que le rugissement de la Harley entre ses jambes et la pression du vent dans sur la paume de ses mains. 

*

Pido un inocente té con limón. El limón no era inocente y cuando lo agarro me escupe en los ojos. Lo ahogué en el té. No hubo testigos.
Je commande un innocent thé avec une rondelle de citron. Sauf que le citron n'est pas innocent et quand je l'attrape, il me crache dans les yeux. Je l'ai noyé dans le thé. Il n'y a pas eu de témoins.

*

Tu traición es antigramatical: cuando mas te creía sujeto, te volviste predicado. Desde entonces no he podido comprender de qué estás hablando.
Ta trahison est anti-grammaticale : plus je te croyais sujet, plus tu devenais prédicat. Depuis, je ne comprends pas de quoi tu parles.

*

Cuando llueve no sé si los pájaros cantan o lloran, o piden auxilio, o se van a bañar. Pero si se que siempre reverencian el agua.
 Quand il pleut, je ne sais pas si les oiseaux chantent ou pleurent, ou demandent de l'aide, ou vont se baigner. Je sais en revanche qu'à chaque fois, ils célèbrent l'eau.

*

Se durmió a pesar del terror, esta vez una maquinaria inmensa trituró al dinosaurio. Al despertar las torres ya no estaban mas…
Il s'endormit malgré la terreur. Cette fois, une machinerie immense tritura le dinosaure. À son réveil, les tours avaient disparu...

*

Sancho no se recibió de escudero pero sabe mucho de psiquiatría.
Si Sancho ne décrocha pas son diplôme d'écuyer, il en connaît en revanche un rayon sur la psychiatrie.

*

¡Despertate que ya viene! Dijo Raquel, y Sergio, hombre al fin, preguntó: ¿quién viene a esta hora?
Réveille-toi ! Quelqu'un vient, annonça Raquel, et se comportant enfin en homme, Sergio demanda : qui donc vient à cette heure-ci ?

Traduction en cours d'élaboration dans les commentaires

Projet Maïté – micros série 1

Cuando me desperté, sentí olor a azufre. Abrí los ojos y los vi. Estaban ahí. Un millón de conejos blancos mordisqueaban mi almohada.
 Quand je me suis réveillé, j’ai senti l’odeur du souffre. J’ai ouvert les yeux et je les ai vus. Ils étaient là. Un million de lapins blancs mordillaient mon oreiller.

*

En el reparto, la noche egoísta se apropió de las estrellas. Y el mar celoso, pirata, negocia con los hombres vendiendo copias de sus reflejos.
Dans le partage, la nuit, égoïste, s’est appropriée les étoiles. Et la mer, jalouse, pirate, négocie avec les hommes en leur vendant des copies de ses reflets.

*

Por viaje, traspaso dictadura llave en mano.
Cause voyage, je cède dictature clés en main.

*
Raíces brotan de la tierra en tupida maleza. Gran serpiente siembra terror atacando todo lo que se mueve. Entre las ramas devora algo zigzagueante. Es su cola.
Des racines jaillissent de la terre en d'épaisses broussailles. Un grand serpent sème la terreur en attaquant tout ce qui bouge. Il dévore quelque chose qui zigzague au milieu des branches : sa queue.

*

Estaba corriendo sin dirección en la enormidad del universo. Cuando una estrella fugaz me golpeó en la nuca y de bruces me caí sin aliento en este mundo loco.
Je courais sans but dans l'immensité de l'univers, quand une étoile filante me frappa à la nuque, me laissant étalé de tout mon long et à bout de souffle dans ce monde devenu fou.

*

El aula es de mármol y hormigón. El piso un tablero, cubierto de hojas muertas. Dolor aguarda a su alumno. Es rebelde y humano y debería repetir la lección.
La salle de classe est en marbre et en béton. Le sol est un damier jonché de feuilles mortes. La douleur attend son élève. Rebelle et humain, il devrait revoir sa leçon.

*

Quería comprarse una casa. Ahorró y se asesoró. Sólo le alcanzaba para un monoambiente prefabricado de madera. Compró el ataúd. Abierto era amplio y luminoso.
Il voulait s'acheter une maison. Il économisa et se renseigna. Il avait juste assez pour un deux pièces préfabriqué en bois. Il acheta un cercueil. Ouvert, il était grand et lumineux.


Creí a mi jefe muerto, al ponerles cuatro pilas nuevas revivió. ¿Nunca lo supiste? No. ¿Quién mas sabe que eres un robot? Se rió, se acercó hacia mi y me apagó.
J'ai cru que mon chef était mort. Quand je lui ai remis quatre piles neuves, il est revenu à la vie. Tu ne t'en ai jamais douté ? Non. Qui d'autre est au courant que tu es un robot ? Il a ri, s'est approché de moi et m'a éteint.